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26 MAI 1918 : RESTAURATION DE L'INDÉPENDANCE DE LA GÉORGIE
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2 poésies dédiées au 26 mai 1918 (Elisse Pataridze) et à Saint Georges ( Guiorgi Gvazava)
Hymne national : Didèba
Traduction de l'acte d'indépendance :
ACTE D’INDÉPENDANCE DE LA GEORGIEPendant plusieurs siècles, la Géorgie a existé comme État libre et indépendant. A la fin du XVIIIe siècle, pressée de tous les côtés par des ennemis, la Géorgie s’allia volontairement à la Russie, à condition que la Russie s’engageât à défendre la Géorgie contre ses ennemis extérieurs. Les événements de la Grande Révolution Russe ont créés une situation intérieure telle que le front de guerre s’est effondré entièrement et que la Transcaucasie a été évacuée par les armées russes. Abandonnées à leurs propres forces, la Géorgie et avec elle, la Transcaucasie, ont pris entre leurs mains le soin et la direction de leurs propres affaires et se sont donnés des organes gouvernementaux appropriés. Mais la pression des forces extérieures a amené la dissolution des liens qui unissaient les peuples de la Transcaucasie et l’unité politique de celle-ci s’est effondrée. La situation présente de la nation géorgienne commande impérieusement à la Géorgie d’avoir sa propre organisation d’État en vue de prévenir, par ce moyen, la conquête du pays par les forces extérieures et de créer des bases solides pour son développement indépendant. En conséquence, le Conseil National Géorgien, élu par l’Assemblée Nationale, le 22 novembre 1917 déclare :
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C'est le 26 mai 1918, après 117 ans de
mainmise russe, que la Géorgie recouvrait enfin son
indépendance. Celle-ci avait été gagnée aux prix de luttes
incessantes au cours desquelles nombre de patriotes géorgiens
firent le sacrifice de leur vie.
Le 87 me anniversaire de ce jour mémorable est célébré aujourd'hui avec ferveur et espoir par le peuple géorgien et les membres de sa diaspora disséminés dans le monde. Ce n'est que le 9 avril 1991, après 73 ans d'occupation soviétique, qu'a été rétablie cette indépendance sur les bases de son acte fondateur dont le fac-similé figure plus haut et pour laquelle le peuple géorgien avait eu l'occasion de se prononcer par référendum organisé le 31 mars 1991. Rappelons ici que les organisations politiques en exil depuis 1921 et les associations géorgiennes du monde libre avait toujours célébré cet anniversaire. Aussi, n'est-il pas inutile de rappeler que pendant la Guerre Froide, les symboles originels de la République démocratique de Géorgie datant de 1918, à savoir : le drapeau, l'emblème et l'hymne national (dont vous pouvez prendre connaissance en tête de cette page), avaient étés jalousement gardés et préservés par les organisations politiques en exil et les associations géorgiennes du monde libre. Pour vous aider à situer et à mieux comprendre cet événement, nous vous invitons à prendre connaissance du chapitre XXIV du livre "HISTOIRE DE GEORGIE" d' ALEXANDRE MANVELICHVILI, paru en 1951 aux NOUVELLES ÉDITIONS DE LA TOISON D'OR PARIS |
Chapitre XXIV LA RÉVOLUTION RUSSE DE 1917 ET L'INDÉPENDANCE DE LA GEORGIE 1)
les Montagnards, au nord, qui, avant l'annexion, vivaient indépendants
en États autonomes, Circassiens, Tchétchènes, Ingouches, Daghestaniens (de
race géorgienne) et Ossètes. Schamyl avait, au cours de la guerre contre la
Russie, réalisé l'unité des Tchétchènes et Ingouches avec le Daghestan,
ainsi qu'avec une partie de l'Ossétie. Ces petits états dont l'organisation
ne s'était pas développée sous la domination russe n'étaient pas moins
favorables à l'idée de la création d'un État fédéral; 2) les Tatars de
l'Azerbeidjan qui étaient autonomes avant la main-mise
russe, Khanat de Bakou, Noukhi, Chemakhie, etc... La plupart de ces Khanats, au
cours du XVIII' siècle étaient sous la suzeraineté de la Perse ou de la Géorgie
et chez eux aussi la formation politique était encore à un stade primitif.
Leurs sympathies pour la Turquie étaient grandes, mais quel que fut leur désir
de se soustraire à la domination russe, l'initiative d'une sécession ne
pouvait venir d'eux. L'idée de l'unité avait germé cependant dans les
esprits. 3) L'Arménie, vieille nation possédant une longue tradition et une expérience
étatique, était le troisième élément important du Caucase. La domination
sécuaire de l'ennemi ne lui avait laissé que la liberté de s'organiser
spirituellement et le patriotisme de ses enfants ne lui fit pas défaut. Au XIXème
siècle, les efforts incessants des Arméniens avaient produit leurs fruits,
un parti national (Dachnak) dirigeait l'opinion publique et réunissait sur lui
les espoirs du peuple arménien. L'Arménie était logiquement en état de se proclamer indépendante, même
avant les pays montagnards, mais une tentative de cette nature était
obligatoirement vouée à l'échec; la Turquie ne modifiant pas son attitude à
l'égard des Arméniens qui, au cours de leur histoire, avaient tant eu à
souffrir de son voisinage. 4) Le plus important des éléments ethniques, géographiques et historiques du Caucase était la Géorgie que l'adversité et l'oppression avaient une fois encore unifiée. Elle aspirait à l'indépendance avec une ardeur dont l'intensité n'avait jamais encore été égalée et qui contenue par la puissante Russie acquérait par ce refoulement même une vigueur accrue. Il semblait donc qu'elle dut secouer le joug la première. Il n'en fut rien, des raisons profondes d'ordre extérieur et intérieur s'opposèrent à la proclamation de son indépendance. Les raisons d'ordre intérieur furent tout d'abord l'action de la section
locale du parti social-démocrate, des mencheviks, inféodée au parti central
russe. Dans un pays brûlé par la fièvre de la liberté, le pouvoir passait
virtuellement aux mains d'hommes imbus des doctrines marxistes et dont les chefs
spirituels gouvernaient la Russie. Leur but était la révolution sociale, mais
dans le respect et le maintien de l'intégrité de l’Empire russe, sous sa
forme actuelle. Le régime imposé
à la Géorgie n’aurait
donc comporté qu’une liberté politique et sociale tout à fait dérisoire
dans le cadre de la démocratie russe, médiocre ambition qui satisfaisait
cependant les aspirations des menchéviks géorgiens au début
de la révolution. Mais l'Empire Russe s'écroulait. Les destinées de la Géorgie resteraient-elles donc liées à celles de la nouvelle Russie ? La situation était confuse et angoissante. En Transcaucasie, l'influence des doctrines socialistes était grande, elle entravait la marche à la liberté et troublait la conscience des meneurs. Les événements eurent raison de tant d'indécision. La révolution d'octobre 1917 dénoua la situation et l’impérieuse nécessité historique s'établit sur les débris des théories marxistes et sur d'artificielles combinaisons. L' indépendance
de la Transcaucasie . Attitude de la Turquie. Le Gouvernement
provisoire russe n'avait nullement l'intention de s'incliner devant les faits.
Le président Kérenski institua un «comité spécial de la Transcaucasie»
qui se substitua au vice-roi et qui prétendait demeurer l'organe représentatif
du pouvoir central russe. La nomination d'un haut-commissaire pour le Caucase
fut d'abord envisagée, mais la durée du nouveau gouvernement fut brève. Le 25
octobre 1917" les bolcheviks s'emparaient du pouvoir et la guerre civile commença. Ces événements eurent leur répercussion immédiate en Géorgie. Les armées russes du Caucase abandonnant leurs positions, regagnaient en
désordre la Russie et l'armée turque; trouvant le vide devant elle,
avança dans le Caucase, livré maintenant à ses propres ressources. Les
éléments russes au Caucase, restés fidèles au gouvernement Kérenski, espérant
empêcher son détachement définitif prirent l'initiative de proclamer eux-mêmes
l'indépendance de ces pays. Le 11-11-1917, une assemblée où se trouvaient
représentés les différentes organisations révolutionnaires et des éléments
de l'armée russe proclama à l'unanimité l'indépendance de la Transcaucasie.
Un Comité gouvernemental (1) auquel les fonctions de gouverner la
Transcaucasie étaient dévolues fut nommé jusqu'aux élections de l'Assemblée
constituante Russe. (1)
Sous la présidence de M.Gueguetchkori La Turquie suivait attentivement la situation. Elle proposa la paix et
ses propositions furent reçues par les Russes le 21-11-1917. Le général en
chef de l'armée du Caucase les
accepta et le texte de sa réponse au général turc Vekhib-Pacha fut
communiqué à Bagdad au commandant de l'armée anglaise de Mésopotamie.
L'armistice fut signé à Erzindjan, le 5 décembre et les pourparlers de paix
suivirent. La Turquie souligna à cette occasion son intérêt à une
Transcaucasie indépendante (2). (2) Documents et matériaux sur la politique extérieure de la Transcaucasie et de la Géorgie (en russe: Tbilissi). 1919.
Le Comité
gouvernemental décida de passer à l'action ; après un long débat, la majorité.
exprima la volonté de résister au coup de force turc. Cependant, la situation
de la Turquie était forte: si les décisions de la conférence de Brest-Litovsk
n'étaient pas suivies d'effet, il lui restait encore la possibilité
d'intimider les délégués au cours des négociations de Trébizonde où la
diplomatie turque serait appuyée par la force armée. Au cours des discussions, les délégués de la Transcaucasie présentèrent leurs revendications: 1° retour préliminaire aux frontières d'avant-guerre ; 2°
autonomie de l'Arménie turque, droit pour l'Anatolie orientale de disposer
d'elle-même (3) . (3)
Comptes
rendus sténographiques de la Diète du mois de mars 1918. Les Turcs refusèrent
d'engager des conversations sur ces bases, et s'en tinrent aux décisions de
Brest-Litovsk. La conférence arrêta ses travaux, mais le 23 mars, les délégués
firent aux Turcs des concessions partielles. La Turquie, mécontente, adressa
au Comité Gouvernemental un ultimatum de 48 heures. Le président
de la délégation Transcaucasienne, M. Tchenkeli, maintint ses revendications.
et demanda au général commandant la place de Batoum de prendre ses
dispositions
pour prévenir toute attaque venant des Turcs. Les délégués arméniens se
rangèrent aux côtés de leurs collègues géorgiens, pendant que les représentants
de l'Azerbeidjan hésitaient à prendre position contre la Turquie. La durée de
l'ultimatum ayant expiré, Vekhib-Pacha envahit les territoires contestés. Le
président de la délégation dut s'incliner devant le fait accompli. Le 9 avril
1918, la Diète déclara l'indépendance de la république fédérale de
Transcaucasie. Le 10 avril, le nouveau gouvernement fut constitué et son président
M. Tchenkeli informait le général turc que les décisions de Brest-Litovsk
étant acceptées, il entendait reprendre les pourparlers ; en conséquence,
les opérations militaires furent arrêtées et l'armée turque prit position
sur les lignes frontières existant avant la guerre turquo-russe de 1878. Une nouvelle
conférence s'ouvrit à Batoum, le 11 mai 1918, et les Turcs présentèrent de nouvelles exigences au nombre
desquelles les districts d'Akhaltsikhé et Akhalkalakhi. A l'Arménie ils demandèrent
en outre Alexandropol. Les discussions se prolongèrent et l’armée turque
reprit sa marche en avant. Ainsi, tout en
reconnaissant l'indépendance de la République de Transcaucasie, la Turquie
n'en continuait pas moins à envahir son territoire. Le président de la délégation
Transcaucasienne protesta. Les armées
alliées étaient loin du théâtre du combat et leur intervention paraissait
impossible. Par contre, l’Allemagne était présente à la conférence de
Batoum. La paix sur le front oriental lui paraissait indispensable et la
Transcaucasie qui la souhaitait avidement accepta la médiation allemande
que la Turquie rejeta. Cependant, le général von Lossof partit pour Berlin et
fit son rapport au Gouvernement, malgré l'opposition du négociateur turc qui
sentait le danger. Les jours de la république transcaucasienne étaient comptés
et trois autres républiques allaient naître et décevoir les ambitions
territoriales des Turcs. L'indépendance
de la Géorgie. La conférence
de Batoum ne produisit aucun résultat. La Turquie s'entêtait dans ses erreurs
historiques. Son intransigeance précipitait le Caucase vers la division intérieure,
provoquait l’occupation de son territoire, créait une hostilité permanente
entre chrétiens et musulmans, particulièrement sensible dans la principauté
du Samtzkhé. A la conférence de Batoum, les délégués turcs avaient émis la
prétention de détacher ces territoires de la Géorgie et une occupation
militaire avait suivi l'énoncé de ces prétentions. La reconnaissance de l'indépendance
de la Transcaucasie n'avait été qu'une feinte. Les Turcs entendant poursuivre
jusqu'au bout leur dessein de destruction et de main-mise sur ces contrées. L'impossibilité
de maintenir artificiellement une république transcaucasienne unique apparut
nettement, en raison surtout de l'attitude turcophile des musulmans de l'Azerbeidjan
qui, plaçant les intérêts de leur communauté raciale et religieuse au-dessus de ceux de leur pays, prirent ouvertement le parti
des Turcs. L'unité transcaucasienne était rompue et le 26 mai 1918, sur
les" débris de la république de Transcaucasie, naissait la république géorgienne
qui élut son premier gouvernement issu de l'Assemblée Nationale (4). 4) Sous
la présidence de M. Ramichvili. L'acte d'indépendance
fut porté à la connaissance de toutes les nations et le jour même de cette déclaration,
le Gouvernement turc remettait aux délégués de la Transcaucasie à Batoum par
un ultimatum de 72 heures l'ordre d’évacuer Akhaltsikhé et Akhalkalakhi. La république
de Transcaucasie n'existait plus, le Gouvernement géorgien demanda au
gouvernement turc si son ultimatum s'adressait à la Géorgie. La réponse fut
affirmative et brutale et le délai d'ultimatum fut ramené à 12 heures. Le
gouvernement géorgien fit appel au représentant de l'Allemagne à Tbilissi ;
des unités allemandes furent expédiées sur les points névralgiques et
l'avance turque se trouva enrayée (5) . 5) Z.
AVALOV. L'indépendance de la Géorgie dans la politique mondiale. Paris, 1923. Les autres
clauses de ce traité n'étaient pas moins humiliantes. La Géorgie était
tenue de démobiliser son armée, de désarmer les navires de guerre russes ancrés
dans ses ports, enfin, la Turquie se considérant toujours en état de guerre
avec les alliés exigeait de la Géorgie qu'elle n'entretint aucun officier des
armées ennemies sur son territoire. De plus, les chemins de fer géorgiens
devaient servir aux transports militaires turcs. Le traité de Brest-Litovsk stipulait en outre qu'un plébiscite aurait lieu dans les régions de Kars, Batoum et Ardahan avec le consentement et le contrôle des pays voisins en vue décider du rattachement définitif de ces territoires. Le plébiscité organisé par les Turcs eux-mêmes eut un résultat favorable à leurs intérêts: les arrestations arbitraires, les séquestrations et les brimades ayant eu pour effet de fausser le vote des populations terrorisées. Le gouvernement géorgien protesta et adressa une note au Gouvernement allemand qui de son côté donna un avertissement à la Turquie. Soutenue par
les Allemands, la Géorgie se devait d'accepter la main qui lui était tendue;
il lui fallait ensuite faire reconnaître son indépendance à toutes les autres
nations et user de toutes les ressources du droit international pour consolider
cette acquisition si précieuse et aussitôt menacée. L'attitude des
partis politiques formait autant d'obstacles à l’œuvre de redressement; Le
parti dirigeant, social démocrate, dominé par son idéologie cosmopolite et
internationale était nécessairement inférieur à sa tâche et mal préparé
à ses nouveaux devoirs. Cependant, l'idée nationale se frayait un chemin et la
résurrection de la Géorgie éveillait dans les esprits même les plus imbus
des doctrines marxistes la notion patriotique dans son sens le plus étendu,
dominant les préoccupations de parti ou de classe. Cette
conscience nationale réveillée eut des effets rapides et le relèvement du
pays s'opéra malgré les difficultés du moment et la lourde hypothèque laissée
par la domination russe. La forme de
gouvernement ne fut plus la vieille et séculaire monarchie de la dynastie
Bagration, mais une république démocratique. L'administration de l'État se
refit presque automatiquement et le pays s'organisa. L'Église, la première,
recouvra son indépendance sous l'énergique patriarche Cyrille. Le 22 novembre
1917, le Congrès National nomma un Conseil qui devint l'organe suprême de la
Nation et dont le premier soin fut de réorganiser l'armée. Enfin, la noblesse
géorgienne offrit au nouvel État géorgien, à l'initiative du général K.
Abkhazi, ses biens immobiliers afin de contribuer au redressement économique et
à la consolidation de l'indépendance. La fondation de
l'Université géorgienne fut le premier soin du nouveau Gouvernement et en
janvier 1918, les bâtiments furent inaugurés sous la direction des professeurs
J.Djavakhichvili et Melikhichvili. Les savants géorgiens, disséminés
jusqu'alors en Russie ou émigrés dans les divers pays d'Europe, rentrèrent en
Géorgie et organisèrent les cours de l’université. Après l'Université,
furent créés une École Polytechnique, le Conservatoire de Musique, l'Académie
des Beaux-arts et d'autres établissements d'enseignement supérieur. Au mois de février
1919, l'élection de l'Assemblée Constituante dota la Géorgie de ses pouvoirs
complets et l'acte d'indépendance promulgué le 26 mai 1918 fut ratifié. En même
temps, N. Jordania fut élu président du Gouvernement. Après la réorganisation
de l'administration, de l'armée et de l'enseignement, vint la réforme agraire.
Enfin le 21 février 1921, l'Assemblée Nationale adopta le projet de
constitution de la République. Dans la vie économique,
la réforme agraire eut d'heureux effets; elle enleva aux mains des
fonctionnaires russes les terres qu'ils s'étaient appropriées, la confiscation
atteignit, ensuite les terres des grands propriétaires géorgiens qui furent
distribuées aux paysans sans indemnité pour les dépossédés. Les finances étaient
faibles. Le pays vivait sur ses ressources sans qu'un recours à l'emprunt extérieur
parut possible. Pour
l'exploitation des richesses nationales, l'État créa des sociétés à capitaux
mixtes, nationaux et étrangers, qui permirent l'exploitation des différentes
sources de revenus telles que les mines de manganèse et de charbon, les vers à
soie, les bois de toutes essences. Plus heureux que les autres États de l’Empire
russe, l’État géorgien vit s'améliorer très vite sa situation financière. Malgré la
courte durée de son indépendance et les circonstances particu1ièrement défavorables,
la Géorgie montra de quelles qualités créatrices elle était capable après
un siècle d'humiliante domination. Sa conscience nationale plus forte que les
mots d'ordre d'un parti ou les obédiences politiques triomphait une fois encore
de toutes les difficultés. La Géorgie se développait à nouveau sur les mêmes bases traditionnelles
et strictement nationales. Elle aurait pu reconquérir, malgré l’exiguïté
de son territoire, la place qui lui revenait parmi les nations libres, si la
conquête soviétique n'était venue une fois encore lui fermer le chemin de la
liberté.
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(Elisse Pataridze) et à Saint Georges ( Guiorgi Gvazava)
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წმინდა გიორგი |
საქართველოს სადღეგრძელო (თქმული სადილზედ 26 მაისს 1925წ. ოფიცერთა წრეში)
მოწიწებით, ფეხზე დგომით მომისმინეთ სადღეგრძელო, პირველ ყოვლის მეგობრებო გავიხსენოთ საქართველო.
ზამთრის სუსხსა დაუნატრავს, სულ დამჭკნარა ვარდი, მდელო ამას ერიც დაუჩაგრავს, იტანჯება საქართველო.
დღეს ჩვენ მისგან დაშორებით შეგვიძლია უთხრათ მხოლოდ რომ ამ ტანჯვას, ჩვენთან ერთად მოეღება ჩქარა ბოლო
საოცნებოდ გამხთარი ხარ სულის მნათო, გულის მწველო ! აბა ძმებო სულთა მხუთავს გამოვგლიჯოთ საქართველო !
სისხლის ღვრაში დაცდილი ხარ, ტანჯვისა ხარ შენ სამშობლო, გეყოს ტანჯვა, აწ აყვავდი, დიდებულო საქართველო
აღსდგეს ერი, დასცეს მტერი, მკვთრეთის აღსდგეს საქართველო კალისტრატ ბერიძე 26.05.1925წ. პარიზი
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