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LEUVILLE SUR ORGE |
MÉMORANDUM CONCERNANT LA DÉVOLUTION DU DOMAINE DE LEUVILLE À LA GÉORGIE
"ლევილის შატოს"
მამულისა და ქონების საქართველოსთვის გადაცემის შესახებ
Leuville-sur-Orge et la Géorgie,
une histoire commune. Proposé par Luc et
Mirian Méloua. infosbrevesFG@wanadoo.fr La première rencontre entre les Géorgiens et
l’Ile-de-France se déroule en mars 1714 à Versailles où Louis XIV reçoit
Soulkan Saba Orbéliani, ambassadeur du roi Vakhtang VI et d’un royaume
chrétien vieux de treize siècles ; des relations diplomatiques s’engagent.
Fête de famille à
Tiflis, peinte par Pirosmani au début du XXéme siècle.
Après les révolutions de février et d’octobre 1917 à
Petrograd, la Géorgie restaure son indépendance : la 1ère République de
Géorgie est proclamée le 26 mai 1918 par Noé Jordania. Pourtant la Russie
soviétique ne tolère pas cet acte de liberté et envahit son voisin,
contraignant le Parlement géorgien à voter l’exil des dirigeants afin de
continuer le combat. La résidence d’exil de
la Ière République est connue sous le nom de « château des Géorgiens »;
son entrée est située 10 rue Jules Ferry.
Le pavillon de chasse de l’ancien château (démoli en
1751 par le duc de Noailles) est acquis à l’aide des fonds publics
géorgiens. Il devient propriété d’une Société Civile Immobilière
réunissant les dirigeants de la majorité et de l’opposition. Un Foyer,
association animée par les habitants de la résidence, la gère au
quotidien. En 2005, le processus de retour de propriété à l’Etat géorgien
était engagé entre la S.C.I. et les représentants des autorités
géorgiennes en France selon le testament moral initialement établi.
1929 : mariage au château des
Géorgiens. Ilia Takhaïchvili épouse Tamara Kakhéladzé. L’accueil de la population leuvilloise est fraternel
vis-à-vis d’émigrés politiques qui ne rechignent pas au travail de la
terre, quelles que soient leurs origines sociales. En 2002, Eka Khamkhadzé
en témoigne dans son mémoire « Les Géorgiens de Leuville ». La deuxième guerre mondiale entraîne une nouvelle
vague d’émigration géorgienne, celle des soldats enrôlés dans l’armée
Rouge, prisonniers des Allemands et à nouveau enrôlés dans une armée
étrangère, l’armée allemande. Six cents d’entre eux rejoignent la
résistance française en Corrèze, en Dordogne et dans le Tarn. Après la
libération de la France, certains s’installent à Leuville-sur-Orge.
Le
Lieutenant-Colonel Dimitri Amilakvari (1906-1942), Prince des
Légionnaires, St Cyrien. Il est mortellement blessé à la bataille d’El-Alamein.
Progressivement, les Géorgiens s’intègrent et se
francisent, sans oublier leur pays d’origine.
Une communauté chrétienne orthodoxe.
La
paroisse orthodoxe Sainte Nino de Paris fit don à l’église catholique
Saint Jean-Baptiste de Leuville-sur-Orge d’une icône provenant de Mtskhéta,
capitale historique et chrétienne de la Géorgie.
L’église Saint Jean-Baptiste
de Leuville-sur-Orge édifiée au XIIIéme siècle. Depuis cette époque, le Foyer géorgien met le parc de
la résidence géorgienne d’exil à la disposition de l’association
paroissiale catholique Saint Jean Baptiste de Leuville-sur-Orge pour sa
fête annuelle, « la Fête des Cerises ». Le groupe IRINOLA
donna deux concerts de polyphonie géorgienne lors de la 1ère journée
franco-géorgienne de novembre 2003 et lors de la Fête des Cerises de juin
2004.
Les présidents successifs de la République de Géorgie
vinrent s’y recueillirent lors de leur visite en France, Edouard
Chévardnadzé en 1997 et Mikhaïl Saakachvili en 2004, accompagnés des
autorités municipales. Mlle Guyot, Reine du
Carnaval de Leuville en 1923, en compagnie de ses dauphines Mlles Godefroy
et Nion, et de l’ancien maire de Tiflis, Bénia Tchkhikvichvili.
Tbilissi
(anciennement Tiflis), capitale de la Géorgie, aujourd’hui. Les quatre millions de Géorgiens de Géorgie et le
million d’entre eux qui ont émigré depuis une dizaine d’années pour
raisons économiques connaissent tous « Lévili », mythe de la résistance
nationale. La nouvelle population leuvilloise apprendra avec
étonnement que leur commune est ainsi renommée de par le monde.
Le groupe SIMI,
venu de Tbilissi, donna un concert à Leuville-sur-Orge en novembre 2002
(NS Organisation). La charte signée par la Commission municipale de la
Culture et le département de l’Essonne, a permis de « retrouver » la
culture géorgienne à Leuville-sur-Orge. Les manifestations organisées en 2005 par l’Ecole de
Musique, la Bibliothèque, l’Ecole élémentaire du Parc, le Service Jeunesse
illustrent cette volonté. Elle s’exprima également en novembre 2005 avec la
3éme journée franco-géorgienne sur le thème du tourisme en Géorgie.
Dialogue entre le président géorgien Mikhaïl Saakachvili et Daniel Esprin,
maire de Leuville-sur-Orge, en présence du père Artchil Davrichachvili,
recteur de la paroisse Sainte- Nino, le 8 mars 2004. Entre les quatre mille habitants de Leuville-sur-Orge
et les communautés géorgiennes, l’histoire est bien vivante !
-Textes et photographies extraits du livret réalisé par la municipalité de
Leuville-sur-Orge, avec le concours du département de l’Essonne (septembre
2005)-
C’est en 1814 que la Seine et Oise accueille un Géorgien
singulier ; le cheikh du Caire confie à Napoléon lors de la campagne
d’Egypte une ordonnance attentionnée et discrète, le Mamelouk Roustan
d’origine géorgienne. Il accompagnera l’Empereur jusqu’à son exil à l’île
d’Elbe avant de s’installer et de mourir à Dourdan.
L’histoire continue au début du XXéme siècle à Sainte-Geneviève-des-Bois
lorsque quelques Géorgiens du nom de Dadiani, Eristavi, Vatchinadzé se
mêlent aux aristocrates russes désireux de fuir leur pays en peine
ébullition : ils reposent aujourd’hui dans le cimetière orthodoxe.
Une résidence d’exil.
En 1922, Leuville-sur-Orge accueille présidents et ministres
sociaux-démocrates majoritaires, chefs de file de l’opposition, avec en
particulier Nicolas Cheidzé (président du Parlement, ayant rang de chef
d’Etat), Evguéni Guéguétjkori (ministre des affaires étrangères du 2éme
gouvernement), Noé Jordania (président du 2éme gouvernement homogène
social-démocrate, ayant rang de chef d’Etat), Konstantiné Kandélaki
(ministre des finances), Samson Pirtskhalava (chef de file des
sociaux-fédéraux), Noé Ramichvili (président du 1err
gouvernement d’union nationale), Ekvtimé Takhaïchvili (chef de file des
nationaux-démocrates), Akaki Tchkhenkéli (ministre des affaires étrangères
du 1er gouvernement).
En 1924, une troisième émigration politique vers la France suit
l’insurrection nationale géorgienne. Quelques insurgés échappent à la
mort, ou à la déportation, et se réfugient à Leuville-sur-Orge.
Dans les années soixante, le recteur de la paroisse chrétienne orthodoxe
géorgienne Sainte Nino à Paris, le père Mélia, et le prêtre de la paroisse
catholique Saint Jean-Baptiste de Leuville-sur-Orge, le père Dacier,
nouent des liens œcuméniques. L’église catholique de la commune est mise à
disposition de l’Association Cultuelle Sainte Nino : des cérémonies
orthodoxes y sont célébrées, associant parfois les deux liturgies.
Le cimetière
communal et son carré géorgien.
La totalité des émigrations politiques géorgiennes en France ne dépassa
pas quelques milliers de personnes dont une centaine se fixe un temps à
Leuville-sur-Orge, immigration importante pour un village qui ne
comportait que 400 âmes en 1922. En 1956, l’Association Géorgienne en
France fait don à la commune d’une parcelle de terrain attenante au
cimetière. Ainsi se constitue un « carré géorgien » dans lequel reposent
près de 500 Géorgiens, conjoints ou descendants de Géorgiens de
nationalité française. Le 3 mars 2005, Georges Lomadzé, l’un des derniers
survivants des premières émigrations, insurgé à Tbilissi en 1924 contre
l’occupation de l’armée Rouge et insurgé à Paris en 1944 contre celle de
l’armée allemande, y est inhumé à l’âge de 97 ans.
Ossuaire
rappelant au souvenir les exilés politiques géorgiens morts dans
différents pays du monde : le cimetière et son carré géorgien sont situés
rue du 8 mai 1945.
Géorgiens de Géorgie
et d’ailleurs, Géorgiens de Leuville, Leuvillois.
Génération après génération, les écoles de Leuville-sur-Orge, Linas,
Montlhéry, Saint- Germain-lès-Arpajon et Brétigny-sur-Orge accueillirent
les enfants Akkhvlédiani, Bérichvili, Charabidzé, Cheidzé, Datiachvili,
Kakhéladzé, Kavtaradzé, Kéréssélidzé, Labadzé, Liadzé, Mardjanidzé, Méloua,
Ramichvili, Sébiskvéradzé, Takhaïchvili, Tchkhraïdzé et Titvinidzé entre
autres, sans oublier les enfants Davrichachvili, Guélachvili,
Naskidachvili et Tzéréthéli pour d’autres communes du département. Les
registres des écoles secondaires d’Arpajon, des lycées de Dourdan et de
Savigny-sur-Orge portent encore ces noms difficiles à prononcer.
Aujourd’hui les descendants des émigrés politiques géorgiens possèdent
la nationalité française et sont intégrés à leur pays de naissance, loin
de Leuville-sur-Orge à quelques exceptions près. Ils témoignent d’un
devoir de mémoire vis-à-vis de cette commune et de l’amitié
franco-géorgienne qui y est née.
Le 13 novembre 2004, elle s’exprima d’une façon inattendue par un concert
donné Salle Florence-Leblond : vingt-huit choristes leuvillois
n’hésitèrent pas à interpréter des chants polyphoniques géorgiens après
quelques heures d’initiation, en présence de Son Excellence l’Ambassadrice
de Géorgie en France et de deux cents spectateurs !