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Hélène Blanc / Ukraïne _Géorgie même combat !

 

tragédie de maïdan   Un an déjà ....et plus que jamais vous vous devez de lire "goodbye poutine" !

 

 

 

goodbye putinne

COMMUNIQUÉ www.ginkgo-editeur.fr

Parution 22 janvier 2015

ISBN : 9782846792417

Code Sodis : 718 382 7

Sous la direction d’Hélène Blanc 400 pages Prix : 19 euros

  

Goodbye Poutine

 Depuis la Révolution Orange l’Ukraine tente de basculer vers la démocratie. Mais la Russie de

Poutine refuse de reconnaître son indépendance souveraine.

Brutalement annexée le 18 mars 2014, alors qu'au début de ce même mois Vladimir Poutine

assurait le contraire, la Crimée est elle déjà passée par pertes et profits?

Par pertes pour l'Ukraine et le monde civilisé,respectueux du droit international et d'une

certaine morale, au profit de l’Etat KGB russe ?

En réalité, la Russie fait la guerre à l’Ukraine par séparatistes prorusses

interposés. Et malgré les sanctions adoptées par l’Union européenne et les Etats Unis,

le président russe s’entête contre  toute raison.

Se comportant en « seul propriétaire légitime» de l'Ukraine, résolu à dicter sa loi, il a ouvert la boîte de Pandore, dont nul ne sait comment la refermer.

L’avenir s’annonce donc incertain. Les précédentes opérations néo impérialistes de Moscou, menées en toute impunité, n’ont pas réussi à guérir la cécité des Occidentaux.

Cette fois, la communauté internationale a telle enfin réalisé à quel point Poutine est dangereux

pour le monde libre ? Rien n’est moins sûr…

Si le président russe ne s'était pas ingéré dans les affaires intérieures de Kiev, s'il avait

laissé l’ex président prorusse Ianoukovitch signer les accords avec l'UE – accords que nul n’a

critiqué à l'Est du pays – l'Ukraine entretiendrait aujourd'hui des relations privilégiées avec l'UE

tout en conservant – chose normale – des liens

étroits avec la Fédération de Russie.

Mais le Kremlin, qui craint pardessus tout que le virus libertaire ne contamine le peuple russe, en a

décidé autrement.

Poutine le Soviétique, Poutine le rétrograde, chef d’une junte militaire qui entraîne son pays en

arrière, n'a pas compris que les temps ont changé. Après avoir re soviétisé la Russie, il s’autorise à violer plusieurs fois la Charte de l'ONU, à bafouer tous les accords et traités signés (avec la CFCEOSCE, le Conseil de l'Europe, la CEI, le Mémorandum de Budapest, etc.).

Et à dicter sa loi au monde.

Grave erreur. Car après les Ukrainiens, les premières victimes de cette fuite en avant seront

les Russes eux mêmes comme en témoigne la crise qui secoue leur pays.

Goodbye, Poutine n’est pas un slogan qui reprend le « dégage » du Printemps Arabe ou du

Maïdan 20132014. 

Sous la direction de la russologue Hélène Blanc, qu’on ne présente plus, les voix multiples, les

regards croisés des meilleurs observateurs de l’Union européenne, de la Russie et de l’Ukraine,

tous incontestables, analysent la crise la plus grave qu’ait connue l’Europe à 28.

 

Dans l’impasse actuelle, leurs éclairages pluriels sont infiniment précieux.

Malgré une propagande incessante, un double jeux et un double langage, le masque

est tombé : Goodbye, Poutine.

 

Contact presse :

Corinne : 06 89 71 85 24

presseginkgoediteur@hotmail.fr

Ginkgo éditeur, 33 boulevard Arago 75013

Paris

 

 

Renata Lesnik nous a quittés

 

 

   

Filmographie

Ainsi parlait Pliouchtch… d’Hélène Blanc & Renata Lesnik,réalisé par Serge Gauthier-Pavlov pour l’Autre Film,Paris, janvier 2010.

 

 

 

Renata Lesnik : in memoriam…

par Hélène Blanc

Le 29 décembre 2013, ma grande amie et consoeur Renata Lesnik s’en est allée vers un monde que l’on dit «meilleur»,  enfin délivrée des souffrances d’une vie riche en épreuves, en menaces et en humiliations.

Elle est partie après s’être battue jusqu’au bout contre une mort inévitable, tout comme elle s’est battue jusqu’à son dernier souffle pour la liberté, la justice et la vérité. Elle a disparu, enfin, comme elle a vécu : avec panache et dignité.

Et pourtant… Sa vie, loin d’être une sinécure, ne fut qu’une longue lutte, souvent sans merci.

Née en Moldavie soviétique, elle fait ses études au sein de la célèbre université Lomonossov de Moscou, dont elle sort, en 1977, diplômée en philologie et en français, un titre équivalent au DEA. Elle avait toujours admiré, il est vrai, la France et sa culture, cette France qu’elle considérait d’abord comme «la patrie des droits de l’Homme».

 

Précoce, elle suivra, parallèlement à ses études, les cours du studio des arts cinématographiques de Moldova Film, de l'Institut des Arts Musicescu et du prestigieux GITIS (Institut théâtral d'État) de Kichinev, la capitale moldave.

Dès lors, elle aurait pu mener une carrière universitaire brillante. Mais le destin en avait décidé autrement. Éduquée par ses parents, tous deux enseignants, dans le respect des valeurs de vérité, de justice et de liberté, elle constate avec dégoût que, partout autour d’elle, règnent l’hypocrisie, l’arbitraire et la corruption.

Révoltée par ce «mensonge généralisé», ce carcan policier, elle devient malgré tout, à partir de 1967, guide-interprète free-lance (en français, roumain, hongrois), et accompagne, à travers le pays, des délégations d’artistes, d’écrivains, de scientifiques invitées par des organismes d'État, notamment le ministère de la Culture de l'URSS et le Goskoncert. Mais, si sa conscience professionnelle, sa vive intelligence, ses compétences, son sens de l'organisation sont vivement appréciés en haut lieu, Renata manifeste de plus en plus ostensiblement un esprit contestataire qui déplait souverainement aux autorités et, d’abord, au tout puissant KGB.

Après l’échec d’un premier mariage avec un dignitaire psychopathe, elle se réfugie dans le travail. En 1968, s'étant révoltée publiquement contre l'entrée en Tchécoslovaquie des troupes du Pacte de Varsovie venues écraser le "Printemps de Prague", -dénoncée par son mari-, son comportement "anti-soviétique" est puni d'un internement de trois mois en asile psychiatrique où elle est «soignée» par des chocs répétés à l'insuline et ce, jusqu'à une mort clinique à laquelle elle échappera de justesse.

La considérant comme "guérie", le pouvoir l'autorise à reprendre son métier de guide-interprète à la condition sine qua non  de rédiger, chaque fois, un rapport extrêmement détaillé sur les faits et gestes des invités qu'elle escorte. Ayant besoin de gagner sa vie, Renata, la mort dans l’âme, subira pendant dix ans le diktat des services secrets soviétiques. Fine mouche, se sachant elle-même surveillée, elle fait en sorte que ses comptes-rendus restent crédibles tout en gommant les imprudences éventuelles ou les critiques. Ainsi, jamais ces rapports n’ont-ils causé le moindre tort à ses «brebis».

En elle, pourtant, rien n’a changé. De 1978 à 1981, journaliste à Radio-Moscou Internationale, elle découvre la manière dont l'État soviétique pratique une désinformation systématique. Responsable des émissions à destination de la Hongrie, elle se trouve à nouveau dans le collimateur du KGB pour avoir contesté l'invasion de l'Afghanistan par les Soviétiques (1979), pour avoir critiqué l'exil politique de l'académicien dissident Andreï Sakharov et témoigné sa sympathie au mouvement polonais Solidarnosc (1980). Le KGB en détient, hélas, les preuves sous forme d'enregistrements et de dénonciations anonymes.

 

 En 1980, - elle a 31 ans - Renata Lesnik symbolise  ce que l'on pourrait appeler "le rêve soviétique" : disposant d'un agréable logement au centre de Moscou, rue Gorki, titulaire d'un diplôme universitaire, elle occupe un poste prestigieux à la radio d'État en percevant un salaire bien au-dessus de la moyenne. Elle compte aussi des amis et de hautes relations dans les quinze républiques de l'URSS. Mais cette réussite apparente a un prix : se soumettre au cynisme d'État et renoncer à toute liberté d'expression en public comme en privé.

Chaque jour qui passe la voit de moins en moins capable de supporter cette vie. Mariée en secondes noces à Paolo-César Nascimento, un Brésilien officiellement communiste (en réalité déçu du régime), elle parvient à résister encore un temps aux pressions incessantes dont elle est l’objet. Jusqu’à ce que des amis journalistes bien informés la préviennent discrètement : son attitude contestataire lui a valu la haine du KGB qui s’apprête à l’arrêter pour l’incarcérer en prison ou, pire, l’envoyer dans un camp de travail.  Menacée, elle doit impérativement quitter le pays.

Sous prétexte de rendre visite à la famille de son mari au Brésil, Renata parviendra à fuir l’URSS. Le 20 avril 1981, profitant d’une escale, elle réussit à berner le KGB et choisit tout naturellement de se réfugier en France, sa seconde patrie «intellectuelle». Le 13 mai 1981, le gouvernement français lui accorde le statut de réfugiée politique.

Ce crime, aux yeux de l’URSS et du KGB, restera à tout jamais impardonnable.

Une nouvelle vie, dès lors, s’offre à elle. En 1981, elle travaille comme journaliste-pigiste à Radio-Free Europe-Radio Liberty (en russe, roumain). Devenue médiatique, elle est invitée comme analyste politique par l'ensemble des radios-TV françaises et étrangères. L’année suivante, elle publie son "ICI MOSCOU", un document-choc sur «l'information soviétique». En 1983, elle prend aussi la défense de Vladimir Dantchev, son ancien collègue de Radio-Moscou interné dans un asile psychiatrique pour avoir mentionné, en direct à l’antenne, "l'invasion soviétique en Afghanistan". Multipliant les conférences et les rencontres avec ses lecteurs, français ou étrangers, elle s’impose en moins de trois ans comme un «témoin engagé» et une analyste de tout premier plan.

La réaction du Kremlin ne se fait pas attendre. En septembre 1983, sous Andropov, Renata Lesnik apprend, via le consulat soviétique à Paris, sa condamnation à la peine capitale pour "Haute trahison d'État". Sentence  jamais levée.

À compter de ce jour, elle vivra dans une angoisse permanente, moins pour elle-même que pour ses proches, devenus les «otages» d’un système totalitaire et obligés de fuir la Moldavie pour se cacher en Crimée. Sa mère, espionnée, traquée, interrogée à maintes reprises par le K.G.B, privée de sa pension de retraite, sera persécutée jusqu'à la fin de sa vie. Sa mort elle-même, en 2001, à l’âge de 71 ans, dans des circonstances troubles, ne sera jamais élucidée. Ironie du destin ou cynisme sans bornes, cette disparition sera annoncée à sa fille le 9 mars 2001, vingt ans jour pour jour après son départ d'URSS, date symbolique s'il en est.

Pire encore, en 2004, on retrouve le cadavre de son frère Vitali, 46 ans, qui ne sera identifié que grâce à ses tatouages. Assassiné, sans nul doute. Par qui ?..

En France, en dépit des chantages, des pressions, de risques bien réels, cette combattante de la liberté refuse d’abandonner. De 1982 à 1987, elle est chargée des relations extérieures de «l'Internationale de la Résistance», organisation socio-politique et humanitaire fondée par les dissidents bien connus Vladimir Boukovsky et Vladimir Maximov, qui sera inévitablement infiltrée par le K.G.B. Une structure si efficace néanmoins  qu’elle vaudra à Maximov, en 1990, les chaleureuses félicitations de Gorbatchev pour, dira-t-il, «avoir préparé l'Occident à la Perestroïka».

 

Mais, c’est en qualité de journaliste d’investigation, d’analyste politique et d’essayiste que Renata Lesnik accomplira un travail exceptionnel au service de la dissidence soviétique et de l’opposition russe. De 1983 à 2013, en qualité de soviétologue, puis, de russologue, elle signera des articles dans différents journaux, tels France-Catholique, Challenge, Kiosque International, Le Figaro magazine, La Lettre des Pays de l'Est, Novoé Rousskoé Slovo  (USA), La lettre de la Sécurité Intérieure, Ouest-France, l’Alsace, Libération, Valeurs actuelles...

En 1986, lui vient l’idée de traduire, pour la première fois, en français, un numéro intégral de la PRAVDA  puis, en 1987, avec ma collaboration, un exemplaire de «L'ÉTOILE ROUGE», le journal de l’Armée soviétique.

Toujours en 1986, Renata fonde également la première revue de presse mensuelle à partir des medias et des journaux soviétiques devenus pluralistes. Un mensuel intitulé  «ICI MOSCOU» puis, «L'AUTRE PRAVDA », dont ce bourreau de travail est rédactrice en chef-traductrice. 

En 1989, elle crée encore «TOP URSS», qui deviendra plus tard «TOP RUSSIE», première banque de données thématiques à l'usage des étudiants, enseignants, intellectuels et des journalistes.

En 1990, inaugurant une longue et fructueuse collaboration de vingt-huit ans, nous publierons notre premier ouvrage commun, "L'EMPIRE CORROMPU" (Robert Laffont), un document exhaustif sur les mafias soviétiques, devenu depuis l’ouvrage de référence.

D’autres opus suivront. Une vingtaine au total. «LE MAL RUSSE», publié en 2000 qui pronostiquait ce que risquait de devenir la Russie avec V. Poutine, nous a valu l’ire du Kremlin (et quelques représailles!). Jusqu’à ces «PREDATEURS DU KREMLIN» (Le Seuil, 2009) et «RUSSIA BLUES » (Ginkgo éditeur, 2012) qui dressent un bilan surréaliste des quatorze ans du règne de Poutine, qui compte en France, en Europe tant de thuriféraires. Même parmi les 11.«experts».

            Jusqu’à la fin de sa trop courte mais si riche existence, Renata Lesnik demeurera ainsi une figure historique, témoin capital du totalitarisme soviéto-russe auquel elle s’est opposée, tant de l’intérieur que de l’extérieur, avec courage et ténacité. «Avec son refus de se taire et son obsession de la vérité, a pu dire d’elle un élu, Renata Lesnik était un exemple de courage et d’intégrité qu’elle aura payé tout au long de sa vie. » Quant à la grande résistante Marie-Madeleine Fourcade, elle n’hésitait pas à la considérer comme sa fille d’adoption.

Généreuse à l’excès, en dépit de ses prenantes activités, bouleversée par la dramatique canicule de 2003, elle deviendra aussitôt aide à domicile, apportant soutien et affection à nombre de vieilles dames jusqu’en 2010.

Que dire de plus ? Son credo était simple : «Il n’y a rien d’impossible!». Dotée de tant de dons, de talents divers, elle était plus que belle, irradiant un charme lumineux dont elle ne jouait cependant jamais. Charismatique, elle cumulait tout à la fois une intelligence exceptionnelle et jamais à court d’arguments, une prodigieuse intuition, une élégance naturelle, une volonté inébranlable et un sens de l’humour dévastateur. Le tout enrobé dans un caractère bien trempé!

Son unique regret aura été de ne pas avoir obtenu sa naturalisation, elle qui était française de cœur autant que de culture. Sans doute son seul tort aura-t-il été de ne pas transiger avec la vérité à l’heure où, semble-t-il, sont davantage choyés les propagandistes du Kremlin que les défenseurs de la Liberté et des droits de l’Homme.

À ceux qui voudraient mieux connaître cette femme d’exception, reste néanmoins la possibilité de lire ses ouvrages, en particulier sa captivante autobiographie «MARIEE AU K.G.B»  (Ginkgo, 2010).

Et demeure son combat. Certes, la voix de Renata Lesnik s’est éteinte, mais le message de liberté et d’humanisme dont elle était la vivante incarnation, lui, ne saurait mourir!

 

Hélène Blanc, expert du monde slave, dépositaire de sa mémoire et de son œuvre.