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Je voudrais remercier les émigrés géorgiens, les officiers  et les non-officiers qui se sont engagés à publier ce livre et ont ainsi contribué à restaurer la vérité sur l'armée géorgienne.

L'auteur

P 4

*

* * 

Après la mort de Noè Jordania, ses mémoires "Mon Passé" ont été publiées

Ce livre est très humiliant pour la Nation Géorgienne et en particulier pour ses militaires. En tant que témoin de mon passé et plus d'une fois Commandant en Chef de ses troupes, je ne peux pas garder le silence et il est de mon devoir d’y répondre (aux mémoires de Noè Jordania).

J'aurais  préféré publier mes mémoires, qui ont été rédigées dès mon  arrivée à Paris en 1922, à partir des quelles le lecteur aurait pu prendre connaissance des agissements  du Gouvernement de N. Jordania en Géorgie et, en particulier,  de la conduite réelle  de N. Jordania.

A présent , je vais rétablir  la vérité sur  qui est relaté dans  "Mon Passé". Dans ces mémoires, de nombreux   événements  ont été soit déformés soit  inventés etc… Il est difficile d'imaginer qu'ils ne soient   attribués qu'à des erreurs.

Quand une personne rejoint l’Éternel, il n’est plus temps de se mentir à soi-même, ce que nous savons tous. Le lecteur peut penser que dans ce qu’il découvre y a  tout de même une part de vérité (dans Mon Passé) ,  ce qui rend ce livre encore plus nocif.

Mais il faut noter que ce livre a été écrit 14 ans avant sa mort. Par conséquent, cela suggère que les allégations non fondées, les distorsions et les souvenirs des événements  sont également relatés intentionnellement et dans un but certain.

Généralement , un auteur de « mémoires »  ne peut éviter une chose : peu importe avec quelle soin et dans quel  but  il écrit:ses écrits  dévoilent  toujours clairement ses qualités humaines, son caractère, ses valeurs , son intelligence et son éducation.

Je ne parlerai dans ce livre que des événements  militaires et des personnalités militaires.

P 5 

Intéressons-nous à cette brochure (Ma Réponse)

En 1918, le Gén. Odishelidze était Commissaire militaire adjoint (Mr. E. Gegechkori ou MrV Gobechia en étaient  alors Commissaire).

À la demande des Arméniens, le Général Odishelidze leur a donné 13 000 fusils issus de l'arsenal de Tbilissi.

L'arsenal était à la disposition du Conseil des ouvriers  et des militaires, eux-mêmes subordonnés à N. Jordania, qui ne céda aux Arméniens que 6000 fusils.

N. Jordania écrit à ce sujet (page 121): «Après cette initiative, j'ai été déçu d’Odishelidze., et  il était évident que la nouvelle était si dérangeante et déroutante qu'il ne savait plus ce qui se passait, mais malheureusement, il avait tellement de protecteurs dans notre parti que nous ne pouvions pas le destituer, en revanche je l’avais rayé de ma mémoire et ne le contactais plus. Comment a-t-il gagné la confiance ?  Notons qu’il était sous l’influence de tous les  politiciens . Ce  qu'ils disaient, était  immédiatement approuvé, il n'avait aucune opinion sur aucune question. "Il répétait ce que les autres disaient et c’est ainsi que sa voix n’a plus été écoutée", a déclaré l'un des généraux, partisan de la révolution: "comment  s’est-il forgé une telle réputation? Il s’est désintéressé de l’organisation de toutes les affaires militaires confiées par les politiciens à la  Commission militaire qu’ils avaient instituée.

Dans le même temps, "Mon Passé" de Noè Jordania est plein de récriminations et d'accusations envers les autres.

Et pourtant, après une telle appréciation, le Général Odishelidze a été nommé membre de notre délégation dans l'Empire Ottoman et à Batoumi avec le consentement de Noè Jordania un mois ou deux plus tard. Puis il fît  aussi partie de notre délégation à Paris.

 *

* *

En avril 1918, j'ai été invité en tant qu'assistant de  G. Giorgadzè , Commandant en chef et  Ministre militaire des Républiques -Caucasiennes,  .

Le 26 mai 1918, lorsque la Géorgie a déclaré son Indépendance, j'ai été de nouveau convié au même poste dans le Gouvernement Géorgien, présidé par N. Ramishvili.

 P 6

- je ne sais pas par quels moyens, Noe Jordania est devenu Président du Gouvernement et a procédé à son remaniement : j'ai été démis du Gouvernement et il  m’a remplacé par le Général Odishelidze qui était à l'étranger à ce moment.

Comment expliquer un événement aussi surprenant ?

Il y avait à cette époque sur notre territoire  des Allemands qui voyaient d’un  mauvais œil le drapeau rouge et la garde rouge installée au palais de l'Assemblée Constituante.

Puis, au sein de l’exécutif , il a été décidé de réorganiser  la Garde Nationale , ainsi que ses statuts.

A cet effet, sous la présidence de G. Giorgadzè, une réunion a été organisée pour en établir le règlement.

N. Jordania, alors Président du Conseil des travailleurs et des soldats, a également participé à la réunion.

Dans les statuts je me souviens, il y avait 12 articles , en général inadaptés, surtout pour une organisation militaire.

Selon ces articles, seuls des bataillons devaient être créés, il n'y avait plus de régiments plus  de brigades et plus  de divisions. Le nombre de bataillons a été porté à 24. La direction de la Garde Nationale  et de ses unités serait donc entre les mains d'une organisation collégiale.

Lorsqu'ils avaient besoin de rassembler  plusieurs bataillons, en particulier pour une action militaire, ils réclamaient au département militaire un Colonel ou un Général.

Bien sûr, une telle organisation, surtout en période de guerre, était nnéfaste, d'autant plus qu'elle mettait clairement en évidence les tendances prétoriennes de ses membres , ce qui a été démontré  par les nombreux exemples qui s’en suivirent.

Ayant objecté, j'ai exprimé l'opinion suivante, car je ne pouvais nier les carences de l'organisation: «Je comprends très bien que vous souhaitiez une force crédible pour renforcer règlement. Personne ne veut contester cet état de fait ; "Qu'il en soit ainsi, mais pendant la guerre, les Gardes  devraient être enrôlés dans l'Armée, selon les listes de mobilisation."

Alors  N. Jordania indigné, s’est exprimé:

P 7

"Moi, en tant que Président du Conseil  des Ouvriers et des Hommes du rang , je déclare qu'il est difficilement concevable d'avoir à la tête de l'Armée géorgienne une personne si négativement disposée  envers la Garde Nationale "

Je lui ai  répondu: «Je n'ai demandé d'emploi à personne; Je m'en vais de ce pas rentrer chez moi et recommencer à fumer tranquillement sur mon balcon comme je le faisais avant d’avoir été convié ici. "Votre excitation n'est pas digne  de votre âge ni  de votre barbe blanche."

Telle fut  la  raison de mon renvoi du Gouvernement.

Beaucoup de choses se sont passées après cela : la guerre avec les Arméniens, où je me suis porté volontaire ; Puis les événements d'Akhal-Tsikhe auxquels j'ai participé sur  demande personnelle de N. Jordania.

Après la prise d'Akhal-Tsikhe d'Akhal-Kalaki et d'Artaan, la même année 1919, j'ai été invité à diriger l'École Militaire.

En avril 1920, alors que j'occupais ce poste, j'ai été envoyé en Azerbaïdjan pour raviver notre alliance militaire, car rien n'avait été entrepris depuis la création de celle-ci (été 1919).

Sur le chemin du retour, j'ai failli tomber entre les mains des Russes.

Également en  avril (1920), j’ai été  nommé Commandant en Chef. Nous avons mené cette guerre en poursuivant l'ennemi au-delà de nos frontières.

Au cours de l'été de la même année, nous repoussâmes l'invasion Ossète ;  l'Adjarie et Batumi nous avaient été cédées par les Britanniques.

Mais  le  Général Odishelidzè  est revenu  et j'ai été destitué sur le champ.

Un mois ou deux plus tard, lorsque l'intention des Russes d'envahir la Géorgie a été révélée, le Général Odishelidzè - alors Ministre adjoint de l'Armée - a été nommé Commandant en Chef.

Le 16 février 1921, j'ai à nouveau été nommé Commandant en Chef. Le Général Odishelidzè, démissionnaire de son poste, a été nommé Conseiller de N. Jordania. Cependant, il n'y avait pas de tel poste dans notre organisation  militaire. C'est pourquoi Noé  Jordania ne s'en est pas complètement débarrassé, il est surprenant que  dans «  Mon Passé »

P 8

 nulle part ne soit mentionné quelle était la raison de mon renvoi du service.

-Ma première révocation a eu lieu en 1918 à la suite de ma résistance à la réorganisation de la Garde Nationale  en force militaire :

-Après la guerre avec les Arméniens en janvier 1919 ;

-Après les événements  d'Akhal-Tsikhe en mai 1919 ;

-Après la guerre avec les russo-bolcheviks en 1920 ;

-Lors de mon arrivée à Istanbul en mars 1921. La raison de mon récent limogeage était que « l'Armée n'existe plus ».

*

* *

Maintenant en ce qui concerne les officiers :

Voici ce que Noé Jordania écrit à leur sujet (pp. 165 et 166) :

1919 Des "unités de l'Armée" ont été envoyées en Azerbaïdjan pour aider les Montagnards contre les Bolcheviks.  Leo Kereselidzè et son détachement de volontaires y ont été envoyés et là, ils ont été désarmés sur ordre du Gouvernement Azerbaïdjanais, qui a révélé qu'ils faisaient commerce de leurs armes.

Cette circonstance a donné un prétexte  à N. Jordania  pour écrire: « L'enquête a prouvé une accusation partielle, voilà que de tels hooligans sont dans l'Armée, mais c'était une minorité sous le commandement d'officiers servant (Jadis)dans l'Armée russe. "En général, nous avons été perdus  par de tels Officiers. Ils  n'avaient aucun patriotisme, ils tiraient profit de tout , les régiments étaient systématiquement pillés - en un mot - ces russophiles  étaient un vrai désastre pour notre cause ."

À la page 171, il écrit à propos des Officiers : « Notre principale préoccupation était d'organiser le commandement de la force militaire et des officiers géorgiens. Les officiers géorgiens ont été éduqués  dans l'armée et l'école russes, et étaient en même temps d'orientation russe, non seulement bolchevique, mais blanche.  Ils  nous ont rejoints  principalement par détestation du bolchevisme et non par amour de la liberté. »

A la page 172 Il  fustige  également le Général Odishelidzè: « Odishelidzè  est resté, c'est-à-dire qu'il a   laissé l’Armée  sans direction,

 P 9

dans l'imprévu, sans préparation, et dans la misère. Il y avait des plaintes de l'Armée disant que l'argent était gaspillé et que les victuailles  étaient inappropriées, et ainsi de suite…J'ai fait effectuer des contrôles, mais en vain. L'un des auteurs de ces dilapidations a été confondu  par un officier, la plupart de nos officiers considéraient notre situation dans son ensemble comme une retraite temporaire qui se terminerait dès que la Russie se rétablirait, alors ils  prenaient leur mal en patience. En résumé il écrit que la plupart de  Officiers du groupe était   dépourvus de toutes croyances patriotiques et  n'ont pas été à la hauteur . »

C'est ce qu'écrit le Président du Gouvernement Géorgien. Il qualifie de dégénérées   « tantôt la Minorité » tantôt « la Majorité »

De telles accusations sont-elles dignes d’un  chef de Gouvernement ?!

La réalité était complètement différente.

En voici quelques exemples:

Il y avait des militaires-ouvriers à l'École Militaire ; L'officier qui le supervisait  était moins payé qu’eux.

L'argent que recevaient les officiers-enseignants  pour les cours leur suffisait  à peine pour payer le tramway.

Je recevais un salaire de 6 000 Manetis en tant que  directeur de l'École Militaire . Une fois, un Anglais, représentant de l'Entente, le Colonel Stokes, et moi descendions l'avenue Rustaveli. Un  mendiant nous a interpellés et le Colonel Stokes lui a donné 5 000 Manetis.

La veuve  d'un officier mort pendant la guerre n'a pas reçu de pension ni d'aide pour l'enterrer.

Je me souviens du Capitaine Marinashvili construisant des ponts partout pendant les événements  d'Akhali-Tsikhe. Il construisait  et pavait des routes, déblayait la neige et ouvrait la voie du col Khanioni, etc... Il a attrapé la tuberculose, nous avons réclamé  5 000 Manetis pour pouvoir l'envoyer à Abastumani ; Ils nous ont été  refusés et il est mort.

 P 10

 Si les officiers n'avaient été troublés que par la "haine de la Russie bolchevique" comme le confirme N. Jordania, alors ils se seraient rendus  à Dénikine, d'autant plus que la Géorgie n'attaquait pas les Bolcheviks à cette époque, elle ne faisait que repousser leur invasion.

Aucune Nation dans l'Armée Russe ne possédaient  des Officiers tels que  les Géorgiens, --- toujours qualifiés et honorés. J'ai constitué une liste de Généraux pendant les événements d'Akhal-Tsikhe ; Parmi 25 Généraux, 23 avaient reçu la croix de Saint-Georges.

Maintenant, je vais passer à nos actions militaires et à la restauration de la vérité.

À Noël 1918, les Arméniens ont commencé une guerre contre nous.
Voici comment cette guerre est décrite aux pages 134 et 135 : L'Anglais Braidford est entré chez  N. Jordania et a menacé : « Vous ne pourrez plus  régner ici encore  longtemps », et il est parti.
Puis il explique que les Arméniens voulaient s'emparer de  Tbilissi afin de déplacer le Gouvernement Géorgien à Kutaïssi. Quelles étaient leurs intentions?!

Il s'est avéré  que ce fut  la raison de la guerre que le Premier Ministre explique d'une manière trop succincte.

-Le 8 décembre  , les Arméniens commencèrent leur offensive ; Le Gouvernement n’a annoncé une mobilisation que pour le 18 décembre . Si les Arméniens avaient voulu s'emparer de Tbilissi, qu'attendait le Gouvernement et pourquoi n'a-t-il pas annoncé la mobilisation plus tôt ?!
La réalité était  la suivante :
-En 1919, notre Gouvernement a publié le livre "Histoire d'Armiano-Gruzinsky Otnoshenich". Dans  ce livre, il apparaît que les Arméniens ont exigé Borchalo et Akhal-Kalaki, et non Tbilissi.
 

Il s'avère qu'en 1917 et 1918,  nos dirigeants  avaient promis ces districts  aux Arméniens parce que la plupart des habitants étaient  Arméniens. Tant qu'il y avait une République transcaucasienne, cela n'avait pas d'importance,

P 11

disaient les Arméniens,  mais  après la proclamation des Républiques, ils exigeraient l'accomplissement de ce qui leur avait été promis.

Une telle  cession de nos anciens territoires,  était difficilement concevable, même compte tenu du statut majoritaire de ses habitants" .

Quant à la description de la guerre (p. 135), elle est également incorrecte , comme le dit N. Jordania, "la force principale  arménienne était rassemblée près de Bolnissi", il s'avère qu'une bataille décisive y a eu lieu  entre elle et notre Garde Nationale ". Puis N. Jordania écrit : « Pendant ce temps, une partie de l'Armée régulière est partie  pour combattre et une guerre régulière a été menée. »

C'est ainsi que le cours de cette guerre est décrit.

En fait, dans la direction où la Garde Nationale était envoyée sur  ordre personnel de N. Jordania (p. 135), les Arméniens de Bolnissi n'avaient qu'un bataillon  , et pratiquement pas de canons. Leur force principale se mit alors en route le long de la voie ferrée, où elle fut vaincue à Shulaveri, par notre Armée, qui, après avoir  saisi leurs quatre canons, a repris Shuraveri et Sadakhlo, et a poursuivi l'ennemi.

Je dois ajouter ici que dans la direction de Bolnissi, où se tenait  la Garde Nationale, au  premier affrontement, l'ennemi a mis la main sur nos canons  Dieu merci, nous avons repris nos canons avec l'aide   de Kakutsa Tcholokhashvili et Maisuradzè, membre de l'État-Major de la Garde Nationale . Ce dernier l'a payé de sa vie.

N. Jordania ne dit absolument rien sur la façon dont  la guerre s'est terminée . Nous avions fini par admettre  que les territoires  que nous n'avions pas cédés aux Arméniens étaient sujet à contestation, c'est-à-dire que nous avons gagné  la guerre d'une manière militaire mais  nous l'avons perdu politiquement.
 

Le Président du Gouvernement n'écrit rien sur les événements  d'Akhal-Tsikhe, à la suite desquels nous avons perdu Akhal-Tsikhe et Akhal-Kalakki ,  ==>comme si cet épisode  n'avait pas eu lieu...
 

Il n'écrit que ce qui suit à propos de la guerre de 1920 contre les Bolcheviks (169-170) :
 

P12

"Mobilisation de la Garde, etc… Le général Kvinitadzè a été nommé Commandant en Chef. Parmi tous nos généraux et colonels, cette personne était considérée comme active, rapide, agissante, mais  têtue et peu facile à aborder. Mais personne n'était meilleur, et nous avons dû nous en contenter. "

Puis il écrit : "Le premier affrontement a eu lieu sur le Pont Rouge, l'ennemi a été vaincu par la Garde Nationale , mais ils disaient avec étonnement que tous les Tatars avaient pris la fuite  et parmi eux des Russes , et parmi les tués  ils n'y avait que des Russes et pas un seul Azerbeïdjanais"

Puis il écrit : « C'est à cette époque que le traité avec Moscou a été signé  alors  simultanément, la guerre a été arrêtée » (mis en évidence par G.Kvinitadzè).
 

Pas un mot n'est dit sur l'attaque bolchevique contre l'École Militaire, bien que le personnel de l'école, constitué de cadets et d’un régiment de réservistes , soit  resté fidèle à sa  Patrie et à son Gouvernement.

-Le 7 mai 1920 Gr. Ouratadze a signé un accord avec Moscou en dépit du fait qu'à cette époque le sang géorgien était versé à notre frontière dans la lutte contre les Russes.

Quant à l'action de la Garde Nationale  près du Pont Rouge,   N. Jordania prétendant que « la Garde Nationale  a vaincu l'ennemi » , je dois dire ceci :

Seuls les défenseurs (l'avant-garde) se sont affrontés près de ce pont et l'Armée Russe n'a pas été complètement vaincue.

Quant aux actions de la Garde Nationale  , je dois souligner que son organisation était totalement inadaptée au combat. Ce qui  s'est avéré lors de  la guerre avec les Arméniens, à Akhal-Tsikhe, près du Pont Rouge (détruit), et surtout en 1921 au cours  notre ultime  guerre .

Lors du premier affrontement près du Pont Rouge , des unités de la Garde Nationale  ont quitté le champ de bataille, et encore ici, à Paris,  les hommes  qui les renvoyaient  à leur combat à coups de fouets , sont encore de ce monde.

Tandis que  nous faisions pression sur  l'ennemi et qu'il battait en retraite,  la Garde Nationale  quitta ses positions de nuit ; 

P 13

Ils s'arrêtèrent au Pont Rouge et le lendemain occupèrent les lieux abandonnés sans combattre, mais l'ennemi ne ne se manifesta pas .

-Le 18 mai,l'ordre  avait déjà été donné de lancer une offensive majeure pour le 19 mai, et nous avions passé un accord avec les  Azerbaïdjanais pour qu'ils se révoltent à l'arrière des lignes russes, ce qu'ils ont fait le 25 mai à Gandja. Le 19 mai, 12 jours après la conclusion d'une trêve avec les Bolcheviks, nous avons reçu l'ordre de N. Jordania de stopper  la guerre à Sadakhlo. "Et c'est seulement à ce moment que la guerre s'est arrêtée", dixit N. Jordania.

Une nuit, il y eut un changement de stratégie  sans cause réelle.
Au cours de l'été 1920, lorsque la guerre éclata entre les Bolcheviks et les Polonais et Wrangel. Une Division des Bolcheviks de notre côté *) fut tellement défaite  qu'elle fut retirée du front ; Nous avons vaincu la deuxième division et l'avons poursuivie. Selon nos informations, les Bolcheviks n'avaient qu'une  Division supplémentaire près de Bakou, peut-être plus au Caucase du Nord. A cette époque, j'avais plus de 40. 000 hommes à ma disposition

Un soulèvement a éclaté en Azerbaïdjan le 25 mai ; Je pense que notre victoire aurait pu conduire à une révolte des Nord-Caucasiens contre les Bolcheviks, comme en Azerbaïdjan.

C'est précisément  à ce moment-là que nous avons perdu notre Patrie. Et non en 1921.

Contre toute attente , un événement  étrange s'est produit : à la demande de l'Azerbaïdjan bolchevique, notre Armée victorieuse s'est repliée en deçà du Pont Rouge  (détruit) ; Ce n'est qu'à cette condition que notre ennemi vaincu (l'Azerbaïdjan bolchevique) a accepté des pourparlers de paix.

Après cette guerre, j'ai reçu une étrange réprimande de N. Jordania : "Regardez, vous avez pris dix millions de Manetis  pour fortifier Tbilissi, alors que nous n'avions nullement  besoin de ces fortifications ."

"Dieu merci, nous n'en avons pas eu besoin", répondis-je
Voici quel Patron avait la Géorgie avait ! ...

*) 4500-500 hommes dans la division bolchevique à cette époque

P.14

 Il ressort de « Mon Passé » que l'Armée n'a quasiment pas pris part  à la guerre. ; Ni en 1919 lors de la guerre d'Akhal-Tsikhe , où après le départ de la Garde Nationale , qui s'est produit conformément à  leur demande, l'Armée (géorgienne) a vaincu l' ennemi  à Potskhovi, franchi la frontière et redonné  Artaan à la  Géorgie.

Ici, je ne peux qu'ajouter qu'après cette guerre,  la ville d'Artaan, conquête marquée par notre sang, a été livrée  aux Arméniens.

Artaan, sur la rive  gauche du Mtkvari, où il n'y avait que des casernes, est restée entre nos mains, mais notre arrivée d'Akhal-Kalaki ne pouvait s'effectuer  qu'avec l'autorisation  des Arméniens, car   la route était mauvaise , et le col lui-même était enneigé  pendant 6 mois.

Partout  N. Jordania fait l'éloge de la Garde Nationale  : « La Garde Nationale a vaincu l'ennemi au Pont Rouge  ; La Garde Nationale a vaincu la principale force Arménienne près de Bolnissi.» Il en fait donc la salvatrice de la Géorgie .

En réalité, c'est son organisation qui a été l'une des raisons de notre perte.

Venons-en maintenant à la guerre de 1921 (pp. 173-174-175

Notre représentant Vano Khundadze est arrivé de Bakou. "Il est venu à l'improviste",  dit N. Jordania, et " nous raconte ceci d'une manière  plus détaillée." L'intention de Moscou était évidente. Nous avons  mis en place le Conseil de Défense et commencé à nous préparer en toute discrétion afin que nul ne soit au courant de ce qui se décidait  . Ce secret était nécessaire pour ne pas semer la panique parmi le peuple et ne pas créer de crise morale. Le Conseil a été créé le 11 novembre. "La Géorgie n'avais  jamais eu de Conseil de Défense, c'est à dire que  personne n'était réellement responsable de la Défense de l'État. C'était en 1918, 1919 1920.

Lorsque j'ai été nommé Commandant en Chef en 1920, j'ai demandé la mise en place d'une telle  institution car je n'ai pas pu trouver de plan de Défense de l'État. J'en ai rédigé les statut et me suis chargé immédiatement de sa  composition .

Après ma  destitution en 1920, ce Conseil de Défense a été aboli, sans tenir compte du fait

P 15

qu'une telle institution n'était nécessaire qu'en temps de paix ,  et c'est  précisément pendant ce temps  que l'on peut préparer la guerre, c'est-à-dire les armes, les vêtements, la nourriture et tout ce dont l'armée a besoin, et surtout le Plan de Défense, les dispositions essentielles  pour la mobilisation de l'Armée, la disposition des troupes, le renforcement des frontières ; Bien sûr, le prochain Commandant en Chef doit s'y consacrer  et se préparer à la guerre. Dans notre pays, la préparation de la guerre équivalait à  la mobilisation, et la nomination à la hâte du Commandant en Chef .

Je ne m'étendrai pas sur l'organisation de l'Armée  ainsi que sur sa  mobilisation,

« On s'est arrangé pour acheter 60 obus en France par l'intermédiaire de « Corbeil* », raconte N. Jordania. Que représentent  ces 60 obus ? Une batterie de canons ne tiendrait pas une demi-heure dans un combat. Je pense que ce chiffre est erroné.

*

*  *

A la page 176, les Généraux Odishelidzè et  Zakariadzèe sont accusés d'avoir déployé nos troupes dans les soi-disant « zones contestées » après la conquête bolchevique de l'Arménie. Celui-ci considère que N. Jordania a tort d'un point de vue militaire et s'y oppose.

"Mais", dit-il, "nos stratèges l'ont décidé. Ils considéraient le mont Gori uniquement comme une forteresse de défense , et non selon ce qu’il représentait pour ses habitants. "

Par cela, je pense qu'il donne la preuve qu'il a promis aux Arméniens Borchalo et la Akhal-Kalaki.

Voilà que pour pouvoir accuser  autrui de ses erreurs, il a inventé une nouvelle stratégie !

Ce n'est que lorsque  les unités de notre Armée  y ont été vaincues et que le Général Odishelidzè a accusé Akaki Chkhenkeli de les avoir dispersées, "J'ai eu le cœur brisé, qui est le Chef de l'Armée - vous ou Chkhenkeli  ? ai-je dit et je lui ai demandé de  démissionner immédiatement."

Mais cela ne s’est pas réalisé

*) Tête de la Mission Militaire française

P16

Puis : « Nous avons tenu des réunions, une session gouvernementale, et il a été décidé de nommer Kvinitadzè comme Commandant en Chef.

"J'avais entrepris  de lui parler  avant  que ne commence la réunion. Dès le début de celle-ci   ,  l'attaque de Noè Jordania a commencé principalement contre  Odishelidzè en prononçant des "noms d'oiseaux", et  est passé à d'autres, nous tenant en un discours  et   dévoilant des plans alarmants (emprunts de  panique) : il s'avérait que personne ne faisait le poids, que la guerre était  perdue d'avance , que nous devions abandonner Tbilissi et fortifier Mtskheta,. J'ai tenu  ces propos sur son aptitude en cercle restreint, c'était trop tard."

Pourquoi trop tard ? Pourquoi avait t'il  décidé d'avoir avec moi cet entretien  préalable ?

En réalité, N. Jordania n'a eu aucun  entretien  préalable avec moi.  Pourquoi voulait-il me parler à l'avance ? Ne me connaissait-il  pas ? N'ai-je pas déjà été à la tête des troupes pendant la guerre ? Il a inventé  « cet entretien  préalable. » , bien sûr, pour pouvoir rajouter  dans  "Mon  Passé"  ces propos plus qu' humiliants sur mon compte .

Alors  dans une telle situation pourquoi  insulter le Gén.Odishelidzè et humilier  les autres Généraux en  leur demandant   "d'abandonner  Tbilissi", "de fortifier Mtskheta", alors que  je n'étais même pas leur Commandant en Chef et, surtout, ne connaissant même pas l'état de nos troupes ?

Ma nomination en tant que Commandant en Chef s'est déroulée d'une toute autre manière : Je me suis levé le 15 février et j'étais malade . Ce jour-là, à 9-10 heures du soir, V. Jugheli m'a appelé. Il m'a demandé ce que j'allais faire dans de telles les circonstances. Je ne savais pas ce qui se passait parce que je n'étais pas au travail (en poste)  et je savais seulement que la guerre avait commencé.

La situation est-elle critique à ce point pour que ayez besoin de mes services  ? » ai-je demandé. Il a commencé à s'expliquer au  téléphone. Je l'ai interrompu et j'ai dit : « Ce n'est pas la peine de parler au téléphone, je viendrai vous voir, car ma maison est juste à côté du Quartier Général de la Garde Nationale.

"Non, je viendrai chez vous " , et il est venu.
Il m'a expliqué la situation. L'armée dans les zones contestées était vaincue, il m'a demandé si je participerais à cette guerre. Je lui ai dit que le Gouvernement m'avait appelé  plus d'une fois, et s'il m'appelait, bien sûr, j'irai car  quand  j'ai été  congédié

P.17

 j'ai toujours dit au Gouvernement, - si vous en avez besoin de moi , je me tiendrai à votre  disposition.

J'ai compris pourquoi V. Jureli  est venu me voir et je lui ai dit  : « Vous savez que je connais votre décision de me congédier , et peut-être  pensez-vous que ceci pourrait être la raison de mon refus ; Alors venez en personne. Pour moi, ce n’est qu’ un détail. Ne vous inquiétez pas,  si le Gouvernement m'appelle, bien sûr, comme toujours, je viendrai.

Il est parti et après une heure ou deux, alors que j'étais couché, une voiture est venue et m'a emmené à l'appartement de N. Jordania.

Je suis entré. Là se trouvait une grande table où était disposée  une  carte, et autour de cette table, à sa tête était assis  N. Jordania, et autour N. Ramishvili et d'autres , ainsi que sur une deuxième table attenante à celle-ci, d'autres  personnes  ; Elles étaient   au moins 30. Le Général Odishelidzèet le Général  Zakariadzè se trouvaient dans  la première salle. Dans un coin N. Jordania m'a expliqué la situation. Elle était bien  pire: il s'avérait que non seulement l'Armée  positionnée au-delà du tunnel  était  vaincue, mais également les 6 bataillons sous le commandement du Gén.Djidikhia , près du Pont Rouge envoyés à son  secours se repliaient également.    N. Jordania a ajouté que le lendemain matin l'Armée russe commencerait à attaquer depuis l'Azerbaïdjan au  Pont Rouge, d'où les bataillons de Djidjikhia avaient été évacués.

Il  m'a posé une question : "Votre plan" ?. J'ignorais où étaient positionnées après la défaite notre Armée et nos unités de la Garde Nationale, avions-nous   une armée en renfort et si oui ,où se trouvait-elle ? . En un mot, je n'avais pas  pleinement connaissance  de la situation réelle et qu'aurais-je dû répondre  à cette question ? Comment ne pas perdre patience .

Je lui ai répondu énervé : Noe Nikolaevich, ils créent  un plan de guerre comme une femme crée un enfant. Avant tout  en temps de paix,  un plan de guerre où toutes  les éventualités  auraient dû être envisagées   et  progressivement préparées, aurait dû être élaboré  . Le Commandement a donc probablement un plan d'action future. Je ne peux qu'être d'accord ou  y apporter des amendements." A la question de N. Jordania, le Général Odishelidzè a répondu qu'il avait ordonné à l'Armée de battre en retraite. A ma question, -" où et comment notre Armée est-elle positionnée ? Le Commandement n’a pas pu répondre.

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 Puis N. Ramishvili est intervenu et a dévoilé son plan.
En résumé, il fallait rassembler l'Armée à Foïlo, traverser le fleuve  Mtkvari et attaquer l'ennemi dans le dos.

 Bien sûr, je ne pouvais pas être d'accord avec ce plan  tellement insolite . L'ennemi est déjà au tunnel, nos

 troupes battent en retraite et sont même dispersées, ce qui apparût clairement le lendemain matin. Demain

 matin l'ennemi arrivera sur Tbilissi en provenance du Pont Rouge  et  de Borchalo , et  avant que nous

 puissions  rassembler l'Armée à Foïlo, l'ennemi entrera dans  Tbilissi, car personne ne pourrait  résister à l'ennemi en provenance  de Lori et de Borchalo.

A ma question : «  Comment pouvons-nous  traverser le Mtkvari à Foïlo ?, il m'a répondu : "Il y a un ferry là-

bas."   Je lui rétorquais  "Vous ne pourrez  pas faire passer  l'Armée de Kuki à Vera  avec un ferry, comment

 pouvez-lui faire franchir le Mtkvari, quand  l'autre rive est aux mains de l'ennemi ? "

Mais rien n'y fit, etle plan fut adopté à mains levées et ils  ont seulement  entériné ma nomination en tant que Commandant de cette unité.

La réunion prit fin. Certains ont pensé  que j'avais été nommé Commandant en Chef. (Ici à Paris, Benia

 Chkhikvishvili m'a dit qu'il avait levé la main lors de cette réunion pour que je sois  nommé Commandant en Chef).

Quand tout le monde fût  parti, j'ai dit à Noè Jordania  devant V.Jureli que j’avais stoppé: "Vous pourriez 

 penser que je suis d'accord avec les Russo-Bolcheviks, que je suis un Traître à la Patrie et ainsi de suite… Ça

 n'a pas d'importance pour moi; Le plan adopté est irréalisable ; Avant de rassembler des forces à Foïlo,

 l'ennemi entrera dans  Tbilissi, car personne ne peut lui tenir tête. C'est pourquoi ce plan est mauvais  et je démissionne de ce poste."

C'est alors que N. Jordania  a commencé à dénigrer ,  le Général Odishelidze, disant qu'il était un

 Commandant indigne, qu'il n'était pas apte à diriger les troupes, etc... Je lui ai demandé: "C'est seulement

 maintenant , après la défaite de nos troupes, que vous avez  cette opinion sur le Général Odishelidze  ?"
 

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"Non", m'a-t-il répondu fièrement, j'ai toujours été de cet avis"

Compte tenu de ce qui  s'est passé lors de la réunion,  ajoutons sa réponse et vous comprendrez ma réponse :

 "C'est donc une  faute  de votre part ai-je  dit en russe (Prestouplenie), d'être  partisan de  cet homme   tout

 en le maintenant  à la tête de l'Armée  en lui confiant la Défense de la Patrie en temps de guerre."

 Je l'ai quitté  et j'allais partir quand N. Jordania m'a dit : "Venez quand même  demain matin au Quartier

 Général, je parlerai à Zakariadze sur la  façon de se comporter."

Le lendemain, 16 février, je me suis rendu au Quartier Général. (L'ennemi ayant  attaqué nos troupes dans

 les zones contestées le 11 février).

A midi, nous savions déjà que les Russes avaient franchi la frontière de l'Azerbaïdjan,  attaqué notre Armée 

 en la contournant par la gauche à l'aube,  et nous savions aussi que des déserteurs avaient déjà  fait leur

 apparition dans  Tbilissi. C'est  à ce moment, que le Général Odishelidze entra dans la pièce où je me

 trouvais  et me dit : "Je te  confie l'Armée, je te  souhaite la victoire."

Voici dans quelles  circonstances  j'ai été nommé Commandant en Chef.

Le Général Odishelidze a été nommé Conseiller militaire du Gouvernement de N. Jordania, c'est-à-dire qu'i

l pouvait contrôler,  estimer et évaluer mes actions pour le compte de  N. Jordania.

Regardez ce qu'il  écrit sur moi (178 p.) : "Chaque fois que je me rendais  ( deux fois par jours) au Quartier

 Général, Kvinitadze répétait  -- la seule issue est de se replier, de réduire la grande ligne de front , d'installer les canons  sur les hauteurs, et  de là,  défendre Tbilissi, l'ennemi ne pourra pas pénétrer dans la ville

 maintenant, il va  nous barrer la route, nous encercler etc... .

Bien sûr, je n'ai jamais parlé de la sorte à N. Jordania , ceci est une invention  tel qu'il ressort clairement de

 ses propos. Comment aurai-je pu dire que depuis Mtskheta, avec mes canons,  j'empêcherai   l'ennemi

 d'entrer dans la ville  ; De quelle repli  avais-je besoin pour cela ?  Le  col de Soranlouri est au  moins à  30

 kilomètres de Mtskheta, et nos canons  n'ont qu'une portée de 7 kilomètres.

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Voici comment un mensonge  est quelquefois révélé.

N. Jordania lui-même voulait dés le début  abandonner  Tbilissi sans combattre  C'est moi qui l'ai interrompu  et lui ai dit : « Donnez-moi mille hommes et je combattrai l'ennemi,  car quitter Tbilissi sans combattre me parait impossible.

Et ici, à Paris, Sp. Kedia m'a fait m'a rappelé un souvenir et a écrit dans son journal "Gushagi".-Il s'avère que N. Jordania s’est rendu  à l'Assemblée Constituante et y a annoncé que nous devions quitter la ville sans combattre, et que c'était  l'avis  du Commandant en Chef.

En 1921, lorsque j'ai été nommé Commandant en Chef, comme le lecteur le sait, N. Jordania s'est exprimé devant  l'Assemblée Constituante sur mon incompétence en « cercle restreint  » et s'est appuyé sur l'avis de ce « Commandant incompétent »

Sp. Kedia ( à Tbilissi) ne l'a pas cru et est venu me voir accompagné de plusieurs membres (de l’Assemblée Constituante) et m'a demandé : "Est-il vrai que nous quittons Tbilissi sans combattre ?" Ma réponse a été :  je me tirerai une balle dans la tête,  plutôt que de laisser la Capitale à l'ennemi  sans combattre, . »

Plus de la moitié de toute nos Forces avait déjà été vaincues et dispersées.

Pour Prendre avec  ces Forces, je suis allé à Sandari  accompagné de V. Jureli et nous  avons pu constater  : que seulement  700-800 hommes de l'Armée  dont un bataillon du 1er régiment de l'Armée sous la direction de du Colonel Gegelashvili, et le reste de la Garde Nationale  arrivaient du tunnel.

*

*  *

La situation était la suivante :

L'ennemi a franchi   le Tunnel ; Les Russes venaient du Pont (Rouge) détruit .

L'ennemi se dirigeait vers Tbilissi selon deux itinéraires. Nous n'avions pas de Forces  pour lui faire face  près de Tbilissi. Et ce n'est seulement que  maintenant, comme toujours, que  j'ai été soudainement invité à être le Commandant en Chef, je n'ai pas trouvé le Plan de Défense de l'État, j'ai immédiatement posé

P.21

la question primordiale au  Gouvernement : pour faire la guerre, comme je l'ai faite en 1920, pour ainsi dire était -  si notre résistance s'était arrêtée  à Tbilissi, la guerre se prolongerait-elle  après la chute de  Tbilissi ? Ils ont  décidé,  comme en 1920, et à juste titre, que nous ne mettrions pas fin à la guerre à Tbilissi et continuerions à résister à l'ennemi.

Selon cette résolution, tous les Ministres et Ministères devaient  être   immédiatement transférés à Koutaïssi, le Président du Gouvernement, le Vice-Ministre  des Affaires étrangères K. Sabakhtarashvili et l'Assemblée Constituante resteraient  à Tbilissi ; À cet effet un  train spécial avait été préparé pour eux,  chacun  ayant  été informé qu'ils devait être prêts à embarquer dans le train dans une heure,  l'abandon  de Tbilissi et son évacuation ayant été   décrété   par le Gouvernement ; Le choix lors du retrait des troupes étant évidemment  du ressort du Commandement.

*

*  *

Continuons le livre : à la page 179  : Comment aurais-je  pu  dire : “ La route est coupée, il ne reste qu'une seule issue  - la route de Mtskheta.“  Mais Tout le monde sait  que pour se rendre de  Garè-Kakheti à Mtskheta il faut passer par Tbilissi.

*

*  *

"Dans Mon passé" - Il s'avère que l'informateur personnel de confiance  de N. Jordania  était  le Général Lebidinsky, qui (p. 175) semble avoir été en relation avec la mission bolchevique parce qu'il a organisé une réunion secrète chez lui avec N. Jordania et les représentants cette mission , bien sûr, avec l'autorisation de la mission bolchevique.

Il est dérisoire  et caractéristique de parler des propos tenus lors de ce rendez-vous. Il s'est avéré que  , N. Jordania a réalisé  que ce représentant souhaitait  point   que Moscou nous attaque. "Libidinski  a probablement eu une influence

 sur lui" et pour que la guerre n'ait pas lieu, il fallait  faire des concessions, par exemple, la libération des "prisonniers  bolcheviques “.
 

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 " J'ai préféré les  intimider en disant  : "Les peuples du Caucase, comme vous le  savez  certainement, sont  mécontents du régime de Moscou, et si ils ne se sont pas  soulevés jusqu'à présent  , nous en sommes la cause" et dés que vous nous agresserez, nous déclencherons partout des insurrections dans votre dos. Ce argument  l'affecta. "Ce n'est qu'à ce moment que j'ai réalisé  qu'il avait été missionné par Moscou pour me rencontrer car il a dit : c'est vraiment du sérieux , et j'en informerai Moscou.“

Bien entendu , il l'a informé pour que des mesures soient prises contre ce soulèvement.

C’est un tel Premier Ministre que nous avions à la tête du Gouvernement.

*

*  *

A la page 180, il insinue  que  j'ai  apporté deux preuves (arguments) pour décider du retrait : „il me les a citées : Deux éclaireurs de Moscou sont arrivés à Sabourtalo  en provenance de Kodjori . Donc la voie est libre

 . "Le savoir militaire dit que là où passent deux éclaireurs, toute une compagnie  passe, et là où une compagnie passe,  passe tout un régiment“

Premièrement, - Kodjori était entre mes mains; Je n'aurais pas pu dire cela. En réalité, l'ennemi (ses unités ) ne venait pas de Kodjori et de Saburtalo, mais de Manglissi par la plaine de Diromi.

Quant au  savoir  militaire, il  ne préconise rien de tel . Peut-être qu'au cours d'une conversation et non pendant notre dernière guerre, j'aurais  prononcé une des phrases  de Clausewitz, (je me remémore) :

là où passe un cerf, un homme passe, et où passe un homme, une armée entière passe. La signification  de ces mots est claire.

Quant à la  deuxième preuve , elle est particulièrement infondée ; Vous ne pouvez pas comprendre de quoi il s'agît . En fait, la situation était la suivante : le 24 février, la cavalerie russe avait déjà traversé Nori avec des « Olginsko »s et s'était emparée  de Mamkod, Gldani, Avchala et de la gare d'Avchala.

La Garde Nationale  a quitté les positions de Navtlouri. Dans l'après-midi, Alexandre Dgebuadzè est arrivé   blessé de Navtlouri , et  m'a dit avoir vu  que les Russes avaient  des chars ou des véhicules blindés .

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Le Monastère de Shavnabadi sur la crête de Soghanluri, qui surplombe Ortachala, a été pris  par les Russes.

Dans la matinée du 24 février , venant de la plaine de de Diromi (près de Nakhshirgora)  l'ennemi ( un petit détachement de Montagnards)  dirigé par Shalva Karumidze a été contraint de battre en retraite.

On pourrait dire que j'étais déjà encerclé.

Telle étais la situation pour Tbilissi.

La situation générale était la suivante : La onzième armée, composée des 35 000 hommes de Gecker, arrivait directement de Bakou vers  Tbilissi. Une de ses unités  a attaqué à Zakatala en  Kakhetie, nos unités sous le commandement du Général Akhmeteli et du Général Tchavtchavadzè les  forçant à battre en retraite.

La huitième Armée sous le commandement de Lewandowski envahit la Géorgie par le nord. Cette armée progressait  déjà par la route du Caucase, par le col de Mamisoni et sur bords de la Mer Noire.

À Ducheti les Généraux  Akhmeteli et  Tchavtchavadzè furent capturés par les  Bolcheviks venus du Caucase. Le Général Akhmeteli est mort en captivité, le Général Tchavtchavadzè a été libéré de captivité après la guerre.

Voici les mesures que j’ai prises pour le repli : J'ai envoyé Shanidze avec  un détachement de volontaires et un train blindé à Avtchala, et j'ai repris  la gare à l'ennemi,  pour  lui faire croire et le convaincre que   nous resterions  à Tbilissi le lendemain, avec une  dernière unité de défense (un  millier d'hommes du 1er Régiment sous le commandement  du Colonel Gueguelashvili).

Vers 20h-21h  j'ai attaqué le Monastère de Shavnabadi et nous l'avons repris.

A minuit, , nous avons commencé une retraite générale.

Personnellement, j'ai quitté Tbilissi à cheval, avec 4 canons , 300 hommes et une unité de  cavalerie, et pris position derrière la plaine de  Diromi  à côté de Mukhat  pour pcouvrir  nos  troupes qui venaient  de Kodjori ,  l'ennemi étant  arrivé dans la plaine  de Dighomi. J'avais repris  le village de Digomi avec une Compagnie et il s'est  avéré impossible   de continuer le combat pour Tbilissi et

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 nous avons été contraints de nous replier sur Mtskheta pour continuer la résistance.

Le jour suivant , nous nous n'aurions pas réussir ce repli.

Quand je suis arrivé à Istanbul, j'ai reçu une lettre de Tbilissi m'informant : que  Gecker (Commandant en Chef des Bolcheviks) a dit : « Si il fallait décorer quelqu'un  pour le repli (stratégie du repli), le  Général Kvinitadzè devrait recevoir toutes les décorations, pour m'avoir échappé. » C'est ainsi que l'ennemi apprécia ma retraite.

*

*  *

P.182 , Il s'avère que N. Jordania s'est endormi dans le train et s'est réveillé, comme il le dit, à Arstapa (Arstapa et  en Azerbeïdjan). Il avait  vu des soldats de l'Armée et non de  la Garde Nationale  quitter Tbilissi. Il a été interrogé et a découvert qu'ils quittaient Tbilissi  "sans  un seul officier". Il n'a pas réalisé qu'il s'agissait de déserteurs. Car  ils n'avaient pas d'officiers et depuis longtemps. Il n'a pu réaliser  que des piétons n'auraient pas pu rattraper son train.

Voyons maintenant quelle conclusion N. Jordania tire  de ces événements . Il écrit : « Maintenant j'ai tout compris, le front de Mtskheta était le prétexte pour terminer la guerre, je suis parti vers  Gori. Là, j'ai rencontré les wagons du quartier Général et de Kvinitadze, tous éparpillés en désordre  dans le parages. »

Il  était donc  convaincu de la trahison du Commandant en Chef et il est reparti  impassiblement   pour Gori, où il a vu les wagons du Commandant en Chef et de son État-Major.

Pourquoi ne s'est-t-il pas rendu  chez le Commandant en Chef. Pourquoi ne lui a-t-il  pas demandé des explications , pourquoi n'a-t-il pas pris les mesures appropriées ? .

Parce que tout cela a été inventé ici à Paris pour porter l'opprobre sur  le Commandant en Chef, lequel avait rompu toutes  relations avec lui .

Malencontreusement  pour lui, à ce moment je me trouvais  à Mukhatgverdi, où je passais en revue  mon Armée, les héros de Tabakhmela, qui se repliaient  par  la rive droite du Mtkvari sous le commandement du Général Andronikashvili.

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De là, j'ai observé les unités de notre Armée qui se repliaient sur la rive gauche du Mtkvari, sous le commandement  du  Général Mazniashvili.  Quand elles se sont approchées d'Avchala, voici ce que j'ai vu : Brisant l'encerclement cette Armée avait  ouvert une brèche , mis les canons en batterie et également attaqué l'ennemi avec ses engins blindés. Elle a chassé l'ennemi  vers le nord et s'est dirigée vers  Mtskheta.

Vers midi, le 25 février, le général Zakariadzè vint nous retrouver à cheval ; Il m'a dit que l'Armée  avait été démantelée  à Mtskheta. Je suis venu et j'ai vu à la gare et dans les environs que ce n'était pas l'Armée qui avait été démantelée,  mais  la Garde Nationale .

Je me suis adressé à V. Jureli et à son État Major pour que la Garde Nationale soit reconstituée.

A ce moment ,  les unités de l'Armée qui  se retiraient de Tabakhmela, prenaient position  devant Mtskheta.

V. Jureli et son État-Major  ont tenté, mais n'ont rien résolu .Il m'ont dit que ce sera seulement à Gori qu'on pourra  reconstituer la Garde Nationale.

Il était impossible de s'arrêter à Mtskheta, car profitant de la désintégration de la Garde Nationale , l'ennemi irait directement à Mukhrani, donc  il nous prendrait à revers.

Le lendemain 26 février, conformément à mes ordres , j'envoyai l'artillerie à Gori via Mukhrani, et l'Armée en direction d'Akhal-Kalaki. Je pensais que la Garde Nationale  serait reconstituée à  Gori. J'ai embarqué les Cadets  dans mon train entre Mtskheta et Gori, je pense à Grakali ou Kaspi.

Quand je suis arrivé à Gori, il s'est avéré que V. Jureli et son Etat-Major n'ont pas pu stopper  la  Garde Nationale pour la  remettre en ordre ; Dispersés leurs hommes partaient vers  Khashouri.

A Gori, l'ennemi s'approchait de nous. Je suis resté jusqu'à ce qu'il fasse complètement nuit. Des obus ennemis tombaient autour de mon train. Je n'ai  fait démarrer  mon train que  lorsque   que les défenseurs de notre Armée, sous le commandement du Gén. Sumbatashvili sont arrivés  près du train.

Mon Etat-Major ainsi que mes Cadets et Monsieur David Sarirashvili m'en sont témoins.

P.26

 *

*  *

N. Jordania ne s'est est pas contenté  de ce qu'il a écrit sur les officiers et 183 p. Il ajoute : „Il s'est avéré que lors de l'évacuation de Tbilissi, les officiers ont abandonné leurs troupes, et se sont rendus dans leur demeures  en " chargeant" femmes et  enfants. " chargeant" écrit N. Jordania. Les femmes et les enfants sont-ils considérés comme du bétail ?!

Puis « déjà à Gori, on parlait entre les officiers de partir à l'étranger et ils étaient en train d'établir une liste de départs . J'ai appris cela à Batoumi." C'est quoi ! A qui voulaient t'ils  soumettre cette liste ?

Il faut remarquer la persistance avec laquelle N. Jordania cherche à charger les Officiers .

Il y écrit sur les déserteurs, mais  ces déserteurs étaient ses Gardes Nationaux  préférés. Tout d'abord, lors de la bataille de Khrami, Tbilissi s'était  remplie de fuyards . Des bataillons de la Garde Nationale se dispersaient et regagnaient leurs leurs villages.  (p. 182 et  183)  il écrit « Aucun préparatif  pour la poursuite de la guerre. Ils m'ont  dit qu'ils allaient  renforcer (la ligne de défense) sur le col (qui le lui a dit ?

Je n'ai pas vu cet homme avant Kutaisi (Ceci est ma remarque ), les routes de montagne sont occupées etc... . J'étais malade, et je me suis quand même rendu à cheval pour inspecter les fortifications. Arrivé au col , pas de fortifications, pas de tranchées, aucun homme, pas de pré zone, seulement des désertions innombrables.

Je confirme qu'il y a eu une position choisie et renforcée par l'Ingénieur Colonel Takaïshvili,  mais en montagne et pas sur les routes.

Ces tranchées ont été occupées  après la bataille de Khashuri par notre défense arrière sous le commandement du Général Mazniashvili, après la fuite de la Garde Nationale  à Tsipa.

Les bataillons de la Garde Nationale  n'ont pas pu être reconstitués à Gori " V. Jureli m'a demandé de la réorganiser à Khashuri.

À Khashuri je leur ai donné presque 3 jours . L'Armée seule tenait les positions devant Khashuri.

Pour la bataille de  Khashuri, j'ai demandé à la Garde de commencer l'attaque à 6 heures : Elle ne s’est

exécutée qu'à 8-9 heures Elle  aurai dû contourner

l'ennemi par son  l'aile droite .

P.27

Avec de la neige jusqu'aux genoux, l'Armée est passée directement à l'attaque dans la plaine de khashuri,.  De toutes façons , notre attaque  a été victorieuse : dans la soirée , les Bolcheviks ont abandonné leurs canons.

Le Quartier Général pensait déjà que nous commencerions la poursuite  dans la matinée. Il s'est produit  un événement étrange, mais coutumier   pour les Gardes Nationaux .

Dés qu'il fit nuit ,  N. Jordania a demandé à sa chère  la garde Nationale de quitter ses positions et de se  positionner  au-delà de la crête de Surami, à Tsipa.

Au matin, l'ennemi apparut sur le col de Surami, en direction de l'ancienne voie ferrée, et fit reculer nos troupes, prenant à revers  notre Armée qui était positionnée devant le tunnel. Nous avons été obligés de quitter la crête de Surami.

Je dois mentionner que l'ennemi, qui avait  traversé la crête de Surami par l'ancienne voie ferrée a été attaqué par  les unités du 7 ème   Régiment du  Colonel Iase Vachnadzè, permettant  aux unités de Mazniashvili de se retirer par le tunnel.

*

*  *

Les lecteurs penseront que  j'ai la haine de la Garde Nationale et de ses membres. N. Jordania quant à lui accuse   le Commandement, les Officiers et passe sous silence  l'action de l'Armée. Pour ma part je condamnait la Garde Nationale et je condamne encore son organisation. Ils y ont établi de telles règles, créé de telles conditions d'éducation et d'apprentissage  qui ne faisaient qu'offenser les gens, ajoutez à  cela le fait qu'il n'y avait ni discipline ni respect des anciens . Partout et en permanence , des rassemblements et des résolutions . Même Les Officiers s'y perdaient. Il y avait des personnes  au Quartier Général de la Garde Nationale  qui n'avaient aucune notion des affaires militaires.

Le  Quartier Général de la Garde Nationale était incompétent pour la conduite   des affaires militaires. Ce Quartier Général ne comportait aucun Géorgien ; Il était international Il n'y avait que des Arméniens, des Russes, des Juifs russes, des Tatars et autres...

Ils avaient toujours un technicien-stratège étranger dans ce Quartier Général. Ce n'est qu'en 1920 que le Colonel Djidjikhia ( de l'Armée)y a été muté.

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Un exemple:

Lors des événements d'Akhal-Tsikhe, l'État-Major de la Garde Nationale ma importuné :  ils venaient chaque jour, me donnaient tel ou tel conseil, réclamaient telle ou telle action, et me disaient enfin qu'ils avaient un cavalier, un Général, et que je devais écouter son plan.

 J'ai été d'accord. Ils l'ont  introduit. Je l'ai vu et j'ai souri. C'était mon ami d'école. son nom de famille était  Felitsin, avocat militaire et Gouverneur général de la Révolution à Irkoutsk. De là, après le démantèlement de l'Armée blanche, il est arrivé et a été muté au Quartier Général de la Garde Nationale en tant que stratège :

Je l'ai salué dès que je l'ai aperçu : « Zdravstvui, Petia ! Bien sûr, son plan n'a été d'aucune utilité.

*

*  *

J'ai toujours eu une bonne opinion du peuple géorgien et de ses connaissances en matière militaire .

Mai laissons  le thème des Officiers de côté.

Lorsque nous avons pris Azrumi lors de la  dernière guerre russo-ottomane, nous avons saisi 8 drapeaux . Afin  prendre une photo de cet événement , 8 militaires de l'Armée ont été dépêchés   ; Bien sûr, les plus décorés  ont été choisis : les Géorgiens avaient été  appelés pour certains sur le front occidental, en Russie, et dans l'Armée du Caucase. Parmi ces 8 soldats figuraient  quand même deux Géorgiens, un Gelovani, j'ai oublié le deuxième nom,  il  se terminait par dzè.

Enfant et officier, je passais des étés en  Kartlie ( à Satsitsiano, Satakhniano, et  Sieristavo) ou Kakhetie mais malheureusement , je n'ai pas eu la chance d'aller  dans l'ouest de la Géorgie.

J'avais 15-16 ans, j'étais élève d'une école militaire. Je me promenais une fois dans le parages  Dzegvi lorsque j'ai rencontré un paysan à Paradja..

"Bonjour„ " bonjour". Nous poursuivions la même route . " Êtes-vous  soldat ? "  "Non. Je ne suis pas soldat. "

« Alors pourquoi portes-tu ces insignes ?

« Je suis élève d'une école militaire.

« Quand tu auras fini l'école, seras-tu soldat ? »

P.29

"Non, si je quitte l'école, je serai envoyé en Russie, où l'on m'enseignera les affaires  militaire pendant encore deux ans"

« Et après ? » m'a-t-il dit.

« Si j'étudie bien, je serai officier.

« Et après ? » me demanda-t-il à nouveau.

Il commençait à m'ennuyer et j'ai répondu: "Je serai Général."

"Alors étudie  bien et deviens Général."

« Que t'importe que je sois Général ou pas ?

" Comment çà ? " Me dit-il soudain : " Tu vas devenir Général, nous commander et nous chasserons  les Russes. "

Je l'ai regardé avec surprise et j'ai dit: "Que dites-vous là ? .Il y a beaucoup de Russes, ils sont puissants."

"Alors quoi , m'a-t-il répondu fièrement, si j'intègre  ta  Compagnie, je renverserai 10 dix hommes avec cette épée."

Je suis rentré chez moi  et j'en ai fait part à mon père  qui avait passé 58 ans dans la cavalerie de l'Armée russe.

„Pourquoi as-tu été surpris, nous avons eu au cours de notre  histoire  des moments où nous avons obligé  des ennemis plus puissants a quitter  notre Patrie : Crois  les  gens du peuple, ils ne  te  trahiront pas, et que te dire des gens qui ont de l'instruction? Tu t'en rendra compte par toi-même. "

Nos propos (ceux que j’avais tenu avec le paysan que j’avais rencontré à Paradja)  se sont réalisés, en 1920 je suis devenu Commandant en Chef et nous avons expulsé les Russes de Géorgie. Mais... comme vous le savez, ce fut en vain.

Pendant mon mandat à la tête de notre École Militaire, mon opinion   s'est renforcée à propos de l'esprit militaire   qui caractérise le peuple géorgien .

L'histoire de la Géorgie est principalement marquée par  l'histoire de ses guerres. Les envahisseurs médiévaux qui ont conquis les Balkans, qui  n'ont presque conquis Vienne et aussi l'Afrique du Nord, l'Espagne et on envahis la  France, sont venus  également chez  nous. Mais à la fin, nous les avons quand même chassés. Les choses se sont compliquées lorsque nous nous sommes retrouvés seuls entourés ( des montagnes du Caucase, des Perses,et des Ottomans).

Au 18ème siècle, nous avons pu vaincre l'ennemi , grâce au génie du roi Erekle II.

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Mon opinion sur mon peuple  est parfaitement corroborée    par les bataillons  et les  Cadets  pendant la  guerre  de 1921 à Tabakhmela.

*

*  *

Je vais maintenant aborder les événements  de Batoumi.

À la page 184, N. Jordania écrit : « Soudain, les Ottomans nous ont  attaqué par surprise du côté de Batoumi et ont voulu s'emparer de la ville ; Nous nous sommes trouvés  entre deux feux."

Les troupes Ottomanes étaient déjà entrées dans Batoumi. Malheureusement, N. Jordania n'écrit pas pourquoi l'armée ottomane était rentrée dans Batoumi.

D'après ses écrits, il semblerait  que les Ottomans aient attaqué notre Armée par derrière.

Bien évidemment, la guerre entre nous et les Ottomans s'est déroulée d'une manière totalement  différente.

-Le 11 mars, nos troupes occupaient des positions près du pont Samtredia, sur la rive gauche du Rioni.

-Le 12 mars, j'arrivais du front à Batoumi pour organiser notre dernière résistance. J'y suis arrivé à temps.

J'ai été surpris de voir des Tatars garder les rues de Batoumi. Il s'avère que N. Jordania a permis aux Ottomans d'amener leur Armée à Batoumi. Il n'a  même  pas demandé l'avis du  Commandant en Chef et ne l'a pas informé non plus.

J'ai questionné  N. Jordania à ce sujet.

J'ai eu la réponse suivante , mais à vrai dire, je n'ai  pu obtenir de  réponse parce qu'il m'a dit : les Tatars sont nos amis.

J'ai eu la vraie réponse ici, à Paris.

D'après l'histoire de l'Assemblée Nationale d'Ankara publiée en français, il semble que notre représentant ait livré Batoumi aux Ottomans à Ankara. (Ce fait  a été publié dans le journal "Kavkasia").

Concernant les patrouilles, j'ai ordonné au Gén. Purtseladzè Commandant de Batoumi , de marcher (de se positionner)derrière les patrouilles des Tatars dont l'effectif était de moitié (par rapport aux nôtres).

P 31

J'avais des doutes, et la prudence est bonne conseillère.

J'ai immédiatement transféré  la Division Artmeladzè de Nataneba à Batoumi (elle ne comportait que   4 bataillons) et j'ai conquis tous les forts ; Sauf  Bortskhani situé plus bas, où les Tatars s'étaient déjà installés.

*

*  *

Quant aux négociations avec les Russo-Bolcheviks (p. 184), elles ne sont pas non plus exactement décrites.

 N. Jordania écrit "Afin de gagner du temps pour élaborer une trêve, nous avons convenu de négocier avec les Bolcheviks " Cette trêve devait être ratifiée à Batoumi par le Gouvernement.

Pourquoi N. Jordania a-t-il voulu "gagner du temps" et pourquoi la ratification devait-elle  être faite par le Gouvernement et non par le Parlement ?!

le 15 mars Gr. Lortkipanidze et Soso Gedevanishvili ont été envoyés à Samtredia en tant que représentants du Gouvernement pour signer la trêve . Ils ont signé le 16 mars, et à 9-10 heures le 17  au soir ils ont amené dans mon wagon un Commissaire  bolchevique qui m'a dit que la guerre était finie, qu'un traité de paix  avait été signé, et que ceci serait publié le lendemain dans  un journal  .

Je l'ai conduit à la voiture du Gouvernement où il a été reçu par E. Gegechkori en ma présence.

Une conversation intéressante a eu lieu entre eux : je n'en parlerai pas ici car cela n'a pas d'importance pour mon récit.

Le matin du 18 mars, alors que la bataille avec les Tatars battait déjà son plein, un  messager  des  Bolcheviks est apparu, s'approchant de Batoumi, mais n'est pas entré dans la ville, au contraire, s'en est un peu tenu à l’écart.

De quelle ratification parle N. Jordania ?!

Comment notre Armée, positionnée  sur le pont du Rioni, aurait-elle pu interdire   à un Commissaire  ou à un messager bolchevique de s'introduire, si le traité n'avait pas été signé ?

P.32

Nous nous sommes retrouvés entre deux feux ." Écrit N. Jordania.

Ajoutez à cela (p. 184) : « il nous fallait choisir entre deux options : soit  accepter   la situation et reconnaître l'occupation de Moscou, soit  partir à l'étranger avec le Drapeau National et y poursuivre la lutte. Afin de gagner du temps, nous avons convenu de négocier avec les Bolcheviks pour élaborer une trêve  qui devait être ratifiée par le Gouvernement de Batoumi."

Les Tatars ont commencé à lutter contre nous à Batoumi alors que N. Jordania était embarqué  sur le navire "Kirali" pour partir à l'étranger.

Simultanément  une trêve avait   été conclue avec les Bolcheviks. Le Gouvernement a donc fait le choix , non seulement de se   réconcilier  avec les Bolcheviks, mais également de partir  à l'étranger.

Lorsque j'ai été nommé Commandant en Chef le 16 février, j'ai pu apercevoir  deux officiers ottomans au Quartier Général, Kiyazim-Bey et son adjoint Talaat Bey. Il s'est avéré que tous deux semblaient avoir parlé directement avec Angora et Moscou (p. 181, §. 4, 5, 6). J'ai fait interrompre ces pourparlers .

K. Sabakhtarashvili, avec l'assentiment de N. Jordania, voulait me persuader  que les Ottomans étaient nos amis et que leur Armée sous le commandement de Karabekir Pacha se précipiterai  contre les Bolcheviks (russes) ; Le matin, il me disait qu'ils déclencheraient la guerre le soir, et le soir il me disait : le matin.

. Il a ajouté : « Nous avons réussi à vaincre simultanément  les Ottomans et la Russie, ce que l'Entente n'a pas pu. »

Je leur ai dit à tous deux : depuis quand  les Ottomans sont-ils   nos amis, pensez-vous que Kemal-Pacha en guerre contre  Antastana (kazakstan) déclenchera les également les  hostilités contre la Russie à cause de nous  ,Russie qui par ailleurs leur fournit  des armes et tout soutien. ? Je n'ai pas réussi à les convaincre : ils ont fait entrer leur Armée dans  Batoumi. Quand j’y suis arrivé en provenance du  front, il s'est avéré que les unités de l'Armée tatare étaient déjà à Khulo et Akhal-Tsikhe.

Trois jours plus tard, nous avons appris que la cavalerie russe, sachant  certainement  qu'une trêve avait été conclue, avait quitté Khulo et se dirigeait vers Batoumi… J'ai relaté  cette histoire au Gouvernement ; Il ne m'a pas cru, et  probablement: que l'armée russe n'affronterait pas les Tatars.

P.33

 À la page 185, N. Jordania écrit qu'il a pris des mesures pour empêcher que le Gouvernement ne soit livré aux Bolcheviks.

J'ai agi moi aussi, et surtout d’une manière  sans équivoque.

Des officiers et des personnalités politiques sont venus me voir et m'ont demandé quelle serait ma position s'ils emprisonnaient  le Gouvernement. J'ai répondu brièvement: "Vous aurez à passer sur mon cadavre"

Si  je n'avais pas amené les bataillons d'Artmeladze à Batoumi, pour lesquels j'avais organisé un défilé sur la place, qui aurait empêché le représentant ottoman Kiyazim Bey (qui savait à coup sûr que Batoumi serait remis aux Ottomans) de capturer  le Gouvernement afin de le livrer à la  Russie !

À la page 185, N. Jordania cite ses propos  tenus avec les Bolcheviks géorgiens libérés de prison dans lesquels il leur aurait dit "qu’ils aideront notre armée contre les Tatars".

Sa proposition faite aux  Bolcheviks Géorgiens contredit l'ordre qui m'a été donné par deux fois; Il l’a répété pour la deuxième fois, alors que la bataille était déjà déclenchée à Batoumi.

Il me demandait  catégoriquement  d’ordonner la  démobilisation de notre armée.

N. Jordania a insisté là-dessus, probablement parce qu'il voulait remplir les conditions de la trêve avec les Bolcheviks.

Peut-être que la libération de prison des Bolcheviks géorgiens aurait également dû avoir lieu. Merci à Dieu et au Général Zakariadze, --- cet ordre n'a pas été donné  à l'Armée.

Je dois mentionner que N. Jordania avait parlé aux Bolcheviks géorgiens avant même le début de la guerre qui nous opposait aux  Tatars ;

La guerre a commencé après minuit du 17 au 18 mars, quand  que le Gouvernement était déjà à bord du navire, alors que je me trouvais  toujours à Batoumi en présence  de mon  Quartier Général et des Cadets.

À la page 186, N. Jordan se souvient ; "Nous sommes montés à bord du navire le 16 Mars. Kvinitadze s’y trouvait ! Nous avons été surpris, je pensais qu'il dirigeait les combats, je lui ai demandé de descendre immédiatement sur  rivage afin  d’apprécier  la situation et   d'agir avec l’aide de ses supérieurs (lesquels lui étaient subordonnés);

P 34

"Il est descendu du bateau et revenu après quelques heures , sans avoir vu quiconque  ; il  n’avait même pas  bougé."

J'ai passé la nuit du 17 au 18 mars a partir de  3 où 4 heures sur le bateau "Maria". Zakariadze, le Quartier Général et les Cadets m’en sont témoins. Comment a-t ’il pu  me voir sur  le navire "Kiral" ?, je l’ignore.

Il se trompe quant à la date d'embarquement sur le navire. Le Gouvernement est monté à bord du navire le 17 mars entre 21h-22h .Quand j’ai  amené l’Instructeur  ( commissaire  politique) des Bolcheviks  à leur wagon  , Le combat n'avait pas encore commencé à Batoumi .

Après minuit, les Ottomans ont  soudainement investi le bureau des postes télégraphes et ont tué deux de nos officiers. Ainsi commença la guerre avec les Tatars .

N. Jordania et le Gouvernement était déjà sur   navire "Kirali" entre 10-11 heures du soir le 17 mars.

Si il m’y avait aperçu, comment  aurait-il  pu me donner l’ordre  de participer à une bataille qui  n’était même pas  engagée ?!

*

*  *

Le Gouvernement m'a dit que nous nous réunirions le 18 mars et la nuit du 17 au 18 mars.  Alors que  j’étais tranquillement installé dans le wagon, des officiers sont venus me faire leurs adieux. Je me souviens parmi eux du colonel K. Gelovani, décoré  de la croix de Saint-Georges, mais expulsé de l'Armée géorgienne, comme beaucoup d'autres merveilleux officiers qui, semble-t-il, "n'ont pas voulu suivre  les idées  des personnalités politiques" (p. 121 ) et n'étaient pas des «partisans de la révolution.

Peu après minuit, j'ai envoyé un des officiers voir le Gouvernement; Il est revenu et m'a dit que le wagon du Gouvernement était vide. Ils sont partis et ne m'en ont  même pas tenu informé; Mon wagon  était pourtant à côté du leur.

Vers 3-4 heures du matin, le 18 mars, le général Zakariadze m'a dit qu'il était temps de partir de crainte que nous ne manquions  d'essence sur notre petit navire.

Nous sommes montés à bord du navire "Maria" et  non sur le  "Kiral" avec le  Quartier Général et certains Cadets .

P 35

 À 8-9 heures du matin, le 18 mars, je me suis rendu avec  le petit navire  vers le"Kiral". N. Jordania m'a dit: "Alors vous avez abandonné l’Armée !"

Hier et  avant-hier, il m’a répété qu’il ne fallait pas emmener trop de monde à l'étranger parce que nous ne disposions pas de beaucoup  d'argent.

Aujourd'hui il me réprimande pour avoir quitté l'Armée, quand lui-même a quitté son  Armée, son Peuple, son Territoire et s’est installé à bord de son navire avant moi pour gagner  l'étranger.

Je n'ai pas répondu immédiatement et il a ajouté: "Avez-vous transmis mon ordre de démobilisation à l'Armée?"

A cette époque, il y avait déjà la guerre à Batoumi et les Bolcheviks approchaient de Batoumi.

Je lui ai dit que la guerre battant son plein, la transmission  de cet ordre n'était ni nécessaire ni souhaitable, car il aurait été impossible de l’exécuter.

Il a quand même  insisté pour que  cet ordre soit exécuté. Bien sûr, personne n’aurait suivi cet ordre, néanmoins,  je suis allé me rendre compte de la situation.

Deux cadets - Shota Nikoladzè et Kukuri Tokhadzè- et un officier, Misha Gotseridzè, m’accompagnaient sur ce petit navire, ainsi que Mr. Takaïshvili, le Chef de notre Marine.

J'ai envoyé deux Cadets  sur  rivage en leur confiant un message à l’adresse du Général Varden Tsulukidzè afin qu’il m’explique la situation. Les Cadets se sont rendus à l'Etat-Major, où ils ont été accueillis par le Général Mazniashvili, décoré des insignes rouge  de "Nouveau Commandant en chef".

Le Général Mazniashvili a quitté le front sur mon ordre afin  de gagner l'étranger, mais il a été accueilli à la gare par les Bolcheviks géorgiens qui lui ont demandé d’assurer  le Commandement en Chef. Il a lu ma lettre, ne m'a rien retourné et a dit aux Cadets que le Général Tsulukidze se trouvait  à la gare de chemin de fer.

Les Cadets s’y sont rendus et m'ont rapporté un écrit  du Gén. Tsulukidze. Celui-ci est toujours consultable aujourd’hui; il s'est avéré que notre Armée était en plein combat contre  les Tatars et que jusqu'à présent, la victoire était  de notre côté.

Il m’était désormais impossible de rester à Batoumi,  alors que le Pouvoir  était entre les mains des Bolcheviks, car

P 36

 cela aurait signifié  ma Trahison aux côtés des Bolcheviks.

N. Jordania, semble-t-il, voulait vraiment que cela se produise; C’est évident : cela lui aurait   donné un prétexte pour  m’accuser de  collusion avec les Bolcheviks, et surtout pour m’accuser de Trahison  sans en avoir la preuve :

"Le front de Mtskheta était le prétexte pour mettre fin à la guerre" ( p.182)

N. Jordania ne s’est pas contenté  de tout ce qu'il a écrit sur moi et ajoute "il est parti à l'étranger de sa propre initiative. Personne ne l'a incité à le faire"

Pourquoi avait-il besoin  mentionner cela?  Il voulait probablement justifier son comportement qui, en 1923 (à Paris), m'a laissé dans le besoin. Le Président du Gouvernement géorgien, ostensiblement porteur du Drapeau National, n’a pas eu  honte que le Commandant en Chef de la Géorgie, souvent dans la  détresse, était obligé de travailler  à l’usine Pathe en tant que simple ouvrier.

Quand j'ai quitté le navire "Kiral" à Batoumi, il s'est avéré que Jordania voulait mettre les voiles et, bien sûr,voulait que je reste  à terre, mais Charutti, le représentant de l'Italie, a refusé cette situation :

"Tant que le Commandant en Chef ne sera pas sur le navire, il n’appareillera pas." Le témoin de ces paroles est vivant.

Par conséquent, le Capitaine  Badrera, qui accompagnait Mr Charuti quand je suis monté à bord du  "Kiral", est venu me voir et m'a demandé "Avez vous l'intention de partir ailleurs après le" Kiral "? Ce n'est que quand je lui ai  répondu que je ne bougerais plus du navire que le "Kiral" est  parti.

Et le Gén. Odichelidzè , Conseiller de N. Jordania et le Général Zakariadzè sont-ils partis également de leur propre initiative ? Les Cadets aussi ?

Il  m'est alors devenu impossible d'entretenir une relation avec tel homme, et c’est en 1923 que je l’ai rayé de mes connaissances.

Dans "Mon passé" il a étalé toute son animosité (envers moi).

Je me suis exprimé dans le Journal "Kavkasia" sur la guerre de 1920 et aussi sur les événements de Batoumi: ;

Il ne m'a pas répondu; il savait  que tout était vrai .

P 37

 Je vais donner deux exemples pour caractériser N. Jordania en tant que personne :

-Quand il a quitté Istanbul pour Paris, deux ou trois jours plus tard, j'ai reçu son ordre écrit qui me démettait  de mes fonctions de Commandant en Chef. N’aurait-il pas pu me le dire directement ?

-Deuxièmement : quand je lui ai demandé de venir d'Istanbul à Paris, pour assister à la  réunion du Gouvernement , N. Jordania a déclaré: «Il est impossible pour Kvinitadzè de venir à Paris; Il y viendra et dira à tout le monde que tout est de ma faute et ils le croiront.

Dans "Mon passé", N. Jordania blâme tout le monde: --son parti pour la nomination des Commandants en Chef --; il accuse  la Commission militaire l'Assemblée Constituante de n’avoir pas  organisé leurs travaux ;

A la page 158 il  accuse l'Assemblée Constituante de « n'avoir pas  ralenti (écarté) les menaces »

Le Président du Gouvernement Géorgien note : le peuple était admirateur   de la Russie , l’Assemblée Constituante  ne remplissait pas les buts qui lui étaient assignés; le Commandement  était inapte; les Officiers – des pilleurs  de régiment et des voyous, complètement dépourvus  d'amour de la Patrie;

Personne ne voulait entrer au Gouvernement sauf E. Gegechkori et N. Ramishvili; au sein l'Assemblée Constituante tout le monde était «impliqué». L'opposition des Nationaux-Démocrates  n'était là que pour faire de  «l'obstruction » et non pour la Cause.

Pauvre Nation géorgienne !

Les Commandants et les Officiers sont  les  derniers à aimer leur Patrie disait en les dénigrant N.Jordania .

Quand j'étais à Istanbul, où  de nombreux Généraux géorgiens se trouvait à cette époque: Kazbegi, Tumanishvili, Melikishvilis Andghuladzè et d'autres , l'un d'eux, le Général Pètrè Melikishvili, m'a donné le message  que ces vieux Généraux, qui n'avaient jamais servi dans l'Armée géorgienne, l’avait prié de me transmettre : «Nous connaissions votre père et nous vous avons  connu quand vous étiez enfant. Nous savons très bien que vous n’auriez   pas pu libérer la Géorgie de la Russie, mais vous avez sauvé la dignité et le renom de l’Armée géorgienne ; recevez nos  plus sincères remerciements. "

P 38

 C'est ce que disaient les Généraux qui avaient été  dans  l'Armée Russe et ont été éduqués à l'école Russe !

Je regrette que ces mémoires ( « Mon Passé »)  n'aient été publiées qu'après sa mort. Si cela s'était produit auparavant, je lui aurais demandé réparation pour calomnie.

A présent,  que peut-on  exiger du défunt !

Il a déversé  toute sa hargne  sur nous tous  et a insulté sa Nation.

Que le Dieu ait pitié de son âme !

Guiorgui Kvinitadze 1954

P 39

Imprimerie Artchil Metreveli à Münich